Critique

À la télé ce lundi soir: Tunnel

Tunnel - Clémence Poésy et Stephen Dillane © DR
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

C’est le point de départ de cette nouvelle série estampillée Canal +: une députée française est abandonnée dans le tunnel sous la Manche.

Comme le faisait très justement remarquer cet internaute dont le nom et le contexte d’apparition nous échappent aujourd’hui, il serait absurde de juger Tunnel uniquement par rapport à son modèle originel. Tout simplement parce que la série Bron, aussi exceptionnelle soit-elle, aura plus que probablement échappé à l’immense majorité des gens qui découvriront ce remake franco-britannique. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne reviendra pas, dans les secondes qui viennent, sur ce polar suédo-danois aux qualités fantastiques. Parce que Bron, née en 2011 de l’imagination d’Hans Rosenfeldt, aura marqué les esprits par un scénario repris, entre-temps, aux Etats-Unis et donc en France. Dans Bron, le corps d’une politicienne suédoise était retrouvé sur le pont qui sépare la Suède du Danemark, à l’exacte intersection des deux pays. C’est également le point de départ de Tunnel, production estampillée Canal +: une députée française y est abandonnée dans le tunnel sous la Manche. Son buste gisant en territoire français, c’est la police hexagonale qui semble devoir prendre les choses en main. Sauf que le corps est en réalité coupé en deux, et que la seconde moitié appartient à une jeune prostituée anglaise. Les deux enquêteurs en chef, l’une française (Clémence Poésy), l’autre anglais (Stephen Dillane), seront dès lors amenés à collaborer pour coincer celui qui, rapidement, s’affichera comme un tueur en série d’un genre un peu particulier.

C’est la deuxième adaptation qu’aura inspirée Bron en très peu de temps. L’été dernier, la chaîne américaine FX diffusait en effet The Bridge, qui réunissait une policière américaine (Diane Kruger) et un confrère mexicain (Demiàn Bichir) dans un remake dispensable. On a un peu le même sentiment devant Tunnel, même si Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien) et son compère anglais Ben Richards ne trahissent pas l’esprit de l’original et les trois grands moteurs qui lui conféraient sa force: le côté binational de l’enquête qui, entre langues et cultures différentes, donnait naissance à une alchimie très particulière (la version complètement doublée en français est assez frustrante à cet égard); la nature du criminel pourchassé, entre serial killer psychopathe et terroriste idéologique bien décidé à mettre le nez de la société devant ses manquements; enfin, et surtout, la relation bizarre entre deux enquêteurs absolument atypiques. Dans Bron, l’actrice suédoise Sofia Helin donnait à son personnage de Saga Norèn des contours étonnants d’originalité. La Française Clémence Poésy s’en tire plutôt bien dans le rôle, tout comme son homologue britannique, l’expérimenté Stephen Dillane (Game of Thrones). Efficace et plutôt bien mené.

  • SÉRIE CANAL + ET SKY ATLANTIC CRÉÉE PAR DOMINIK MOLL ET BEN RICHARDS. AVEC CLÉMENCE POÉSY, STEPHEN DILLANE, JEANNE BALIBAR.
L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content