Critique | Séries/Télé

The Crown (saison 6): l’histoire de la princesse qui éclipse la Reine

2,5 / 5
© Netflix
2,5 / 5

Titre - The Crown (saison 6, 1re partie)

Genre - Drame historique

Réalisateur-trice - Créé par Peter Morgan

Quand et où - Disponible sur Netflix.

Casting - Avec Imelda Staunton, Elizabeth Debicki, Dominic West

Nicolas Bogaerts Journaliste

La sixième saison de The Crown démarre sur une fascination tabloïde pour les derniers jours de Lady Di. Au détriment du fond et du style.

La réussite des trois premières saisons de The Crown s’est construite sur un double processus. D’une part, la superposition des deux corps d’Élisabeth Windsor, jeune femme propulsée à 26 ans sur le trône d’Angleterre et, devenue Élisabeth II, dépossédée de ses attributs humains au profit de la continuité de l’institution et de la dynastie. D’autre part, aux épreuves ou défis successifs de la souveraine et des membres de la famille royale répondaient des événements qui avaient fracturé la société britannique ou le monde (le grand smog de 1952, la crise du canal de Suez en 1956, la catastrophe d’Aberfan en 1966). Le tout admirablement orchestré par une réalisation cendrée aux atmosphères lourdes de silence. En se rapprochant du présent, la série a délaissé sa complexité première pour suivre la trame du couple composé et décomposé par Charles et Diana. Cette sixième saison s’ouvre sans attendre sur la mort de Lady Di et de son compagnon Dodi Al-Fayed le 31 août 1997, suite à l’accident fatal survenu dans le tunnel du Pont de l’Alma, à Paris.

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Obsession Diana

Les trois premiers épisodes de cette dernière saison de The Crown retracent en flash-back le dernier été de Lady Di, qui mobilise l’attention des paparazzi au point d’occulter d’ailleurs les retrouvailles cérémoniales entre son ex, le Prince de Galles, et Camilla Parker Bowles. Charles en est tout penaud. C’est d’ailleurs toute la famille royale qui est pratiquement mise au placard du scénario jusqu’au quatrième épisode, centré sur les jours suivant l’accident fatal. Avec le visage de glacis d’Imelda Staunton, succédant à Claire Foy et Olivia Colman, reine évaporée littéralement dans le récit comme dans l’attitude, contrastent les séquences centrées sur Diana, dont les images reproduisent les tons du papier glacé de la presse à scandale. S’y étale le quotidien d’un été jet set, qui frappe par le décalage entre le train de vie de Diana et la volonté de Peter Morgan de nous la dépeindre en “mère comme les autres” à coups de trajets en voiture avec ses enfants la musique à fond, de parties d’Uno et de complicité surjouée façon reportage Paris Match. Par moments, la série arrive à dresser le portrait d’une Diana complètement “objectifiée” par les photographes, ses fans et Mohamed Al-Fayed qui voit en elle l’opportunité d’élever son fils Dodi, et par là même son héritage, au rang royal. Elle a des moments touchants. Mais la frénésie qui entoure le moindre de ses déplacements nous est détaillée sans aucune pitié. La fascination sensationnaliste pour ses derniers instants et pour la secousse sismique que son décès provoque dans le monde, accompagné par le silence éloquent de la Reine, provoque le malaise. Attendue le 14 décembre sur Netflix, la seconde partie de cette saison se rapprochera encore plus de notre époque et traitera notamment de la rencontre entre le prince William et Kate Middleton.

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