Critique | Séries/Télé

Sur Disney+, Elton John vu par Elton John

2,5 / 5
Le film Never Too Late est co-signé amoureusement par le mari d’Elton John lui-même, David Furnish. © Disney+
2,5 / 5

Titre - Elton John: Never Too Late

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - David Furnish et R.J. Cutler

Quand et où - Disney+

Durée - 1 h 42

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Elton John se raconte très sagement dans un documentaire dressant le bilan de plus de 50 années de carrière.

« He risked everything to find himself.«  Lancé avec pareil slogan, le nouveau documentaire musical consacré à Elton John, qui a atterri directement sur Disney+, aurait pu être un poil plus aventureux… Le 20 novembre 2022, le chanteur britannique, alors âgé de 75 ans, mettait un terme au volet US de sa tournée « Farewell Yellow Brick Road » en jouant dans le Dodger Stadium de Los Angeles, mythique arène où il avait précisément mis le feu aux poudres au mitan des années 70. La boucle était bouclée. Cet ultime concert du Rocket Man en Amérique du Nord sert aujourd’hui de prétexte à un Never Too Late en forme de dépôt de bilan.

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Structuré autour d’incessants allers-retours sur la ligne du temps, le film entend donner au maximum la parole au premier concerné. Ouvrant la porte de son intimité, Reginald Kenneth Dwight, alias Elton John, s’y raconte donc d’abord en apparence généreusement: enfance marquée par la peur, violence coupable de ses parents, influence majeure de la pianiste populaire Winifred Atwell, changement de nom, rencontre décisive avec le parolier Bernie Taupin, rapports complexes à son homosexualité, liberté ressentie derrière son piano, premiers hits, amours tumultueuses avec son manager John Reid, débuts américains sur la scène du très culte Troubadour, tourbillon du succès, alcoolisme, découverte de la cocaïne, fameuse collaboration avec John Lennon… Le tout, richement illustré d’images d’archives et parfois complété par des séquences en animation qui donnent vie à certains souvenirs.

© Disney+

Entre enregistrement de son podcast et préparation de son ultime concert au Dodger Stadium (avec Dua Lipa, notamment) présentée sous la forme un peu vaine d’un compte à rebours, les retours réguliers au présent flirtent quant à eux trop souvent avec l’anecdotique. Très vite, le film, co-signé amoureusement par le mari d’Elton John lui-même, David Furnish, donne au fond le sentiment de survoler gentiment son sujet, ressassant de manière assez superficielle les sempiternels clichés de la vie de rock star sans jamais chercher à les approfondir: relation difficile au succès, addictions, excès, éternel sentiment de solitude et d’insatisfaction, rédemption tardive grâce au bonheur harmonieux de sa famille d’élection… Portrait de plus en plus lissé à mesure qu’il avance, le documentaire aurait d’évidence gagné à gratter davantage là où ça fait mal. Comme quand le chanteur évoque brièvement sa mortalité et le temps qui lui reste. Au lieu de ça, la fin du film, aux allures de grand-messe assez problématique, vire à l’hagiographie la plus béate: ce fut dur mais désormais tout va bien, en somme. Euh… amen.

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