Critique | Séries/Télé

Sur Arte, la minisérie Little Bird revient sur le parcours des enfants autochtones enlevés à leurs familles

4,5 / 5
© Steve Ackerman/Fremantle
4,5 / 5

Titre - Little Bird

Genre - Minisérie

Réalisateur-trice - Créée par Jennifer Podemski et Hannah Moscovitch

Quand et où - Le jeudi 23 mai à 20 h 55 sur Arte

Nicolas Bogaerts Journaliste

En six épisodes, la série canadienne Little Bird suit le parcours d’une femme d’origine autochtone enlevée enfant à sa famille. Un drame puissant à voir sur Arte.

Dans les années 1960, plus de 20 000 enfants amérindiens ont été arrachés à leurs familles par le gouvernement canadien lors d’une campagne sans vergogne: le « scoop » (« le ramassage » en français) visait à proposer ces enfants à l’adoption auprès de familles blanches après que les services sociaux les eurent « sauvés » de leur condition. La bouleversante minisérie Little Bird, récompensée l’an dernier au festival Séries Mania, rend visible un pan ignoble de l’Historie américaine: comment le trauma du génocide des communautés autochtones s’est alourdi d’un second, quand les enfants ont été pris pour cibles et les familles disloquées.

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Née Little Bird, Bezhig vit aujourd’hui sous le nom d’Esther Rosemblum. Elle est une jeune femme brillante, étudiante préparant le barreau, intégrée dans sa communauté juive d’adoption, à Montréal, et fiancée à un médecin. Alors qu’elle surprend des commentaires racistes de sa future belle-famille à son endroit, elle entre dans une succession d’éveils traumatiques qui la replacent sur le chemin de ses origines. En 1968, âgée de 5 ans, elle a été arrachée à sa famille avec sa petite sœur et son petit frère, devant sa mère, alors que son père était battu à mort par la police. Lorsqu’elle retrouve son village natal, et les traces de ce qui lui a été effacé, Bezhig mesure à la fois sa peine et son privilège. Riche d’une écriture fine, pudique mais résolue, et d’une réalisation qui alterne le coup de poing social -dans le ventre- et l’évocation contemplative du souvenir qui peu à peu se reconstruit, d’une recherche archéologique du lien fondamental, Little Bird raconte dans une veine délicate et renversante l’assimilation à marche forcée, le paternalisme criminel et, surtout, tout ce qu’il faut de mémoire à reconstituer et d’histoires à écrire.

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