Sur Arte, la minisérie Little Bird revient sur le parcours des enfants autochtones enlevés à leurs familles
Titre - Little Bird
Genre - Minisérie
Réalisateur-trice - Créée par Jennifer Podemski et Hannah Moscovitch
Quand et où - Le jeudi 23 mai à 20 h 55 sur Arte
En six épisodes, la série canadienne Little Bird suit le parcours d’une femme d’origine autochtone enlevée enfant à sa famille. Un drame puissant à voir sur Arte.
Dans les années 1960, plus de 20 000 enfants amérindiens ont été arrachés à leurs familles par le gouvernement canadien lors d’une campagne sans vergogne: le « scoop » (« le ramassage » en français) visait à proposer ces enfants à l’adoption auprès de familles blanches après que les services sociaux les eurent « sauvés » de leur condition. La bouleversante minisérie Little Bird, récompensée l’an dernier au festival Séries Mania, rend visible un pan ignoble de l’Historie américaine: comment le trauma du génocide des communautés autochtones s’est alourdi d’un second, quand les enfants ont été pris pour cibles et les familles disloquées.
Née Little Bird, Bezhig vit aujourd’hui sous le nom d’Esther Rosemblum. Elle est une jeune femme brillante, étudiante préparant le barreau, intégrée dans sa communauté juive d’adoption, à Montréal, et fiancée à un médecin. Alors qu’elle surprend des commentaires racistes de sa future belle-famille à son endroit, elle entre dans une succession d’éveils traumatiques qui la replacent sur le chemin de ses origines. En 1968, âgée de 5 ans, elle a été arrachée à sa famille avec sa petite sœur et son petit frère, devant sa mère, alors que son père était battu à mort par la police. Lorsqu’elle retrouve son village natal, et les traces de ce qui lui a été effacé, Bezhig mesure à la fois sa peine et son privilège. Riche d’une écriture fine, pudique mais résolue, et d’une réalisation qui alterne le coup de poing social -dans le ventre- et l’évocation contemplative du souvenir qui peu à peu se reconstruit, d’une recherche archéologique du lien fondamental, Little Bird raconte dans une veine délicate et renversante l’assimilation à marche forcée, le paternalisme criminel et, surtout, tout ce qu’il faut de mémoire à reconstituer et d’histoires à écrire.
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