Scénariste, réalisateur et producteur anglo-américain proche de Judd Apatow, Nicholas Stoller compte dans sa filmo une bonne poignée de comédies gentiment régressives plutôt attachantes mais jamais géniales pour autant: Forgetting Sarah Marshall avec Jason Segel et Kristen Bell, Get Him to the Greek avec Russell Brand et Jonah Hill, The Five-Year Engagement avec Jason Segel et Emily Blunt, Neighbors (et sa suite) avec Seth Rogen, Rose Byrne et Zac Efron… Ce genre. Il y a six ans, il lançait sur Netflix avec sa compagne, Francesca Delbanco, une série moyennement réussie sur un groupe d’anciens copains en pleine crise de la quarantaine, Friends from College. Avec Platonic, le couple prolonge et revisite en quelque sorte ce concept aujourd’hui en compagnie de deux interprètes que Stoller connaît bien: Rose Byrne et Seth Rogen, tandem à l’indéniable génie comique. Et cette fois, alléluia, la mayonnaise prend au-delà de toutes les espérances.
En cours de diffusion sur Apple TV+, Platonic met en scène les retrouvailles à l’âge adulte de deux vieux amis qui s’étaient perdus de vue. D’un côté Sylvia, mère de famille écrasée par la charge mentale qui a un peu le sentiment d’être passée à côté de ses ambitions. De l’autre, Will, frais divorcé et adolescent attardé gentiment branché qui excelle dans la confection de bière artisanale. S’ils renouent à un moment où leurs existences ne pourraient pas être plus dissemblables, leur complicité fusionnelle n’a pas pris une ride et ils recommencent à traîner ensemble avec une alchimie assez parfaite. Brillamment dialoguée, Platonic évoque une sorte de variation contemporaine sur le classique et culte Quand Harry rencontre Sally, invitant joyeusement au lâcher-prise tout en épinglant au passage l’obsession reine de l’argent et du statut social qui pousse à toutes les plus méprisables compromissions.
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