Critique | Séries

Disenchantment S.5: clap de fin pour les aventures de Bean

4 / 5
© netflix
4 / 5

Titre - Disenchantment (Partie 5)

Genre - Animation

Réalisateur-trice - Une série créée par Matt Groening

Quand et où - Disponible sur Netflix

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Souvent sous-estimée, la série animée fantastico-médiévale de Matt Groening fait ses adieux en beauté sur Netflix.

Lancée à l’été 2018, Disenchantment, la troisième série créée par l’Américain Matt Groening (après The Simpsons et Futurama, bien sûr) tire aujourd’hui sa révérence sur Netflix avec une cinquième et ultime salve de dix épisodes. Démarrée sur un mode relativement mineur, la proposition, sous évidente influence des Monty Python, n’a cessé de se bonifier et de s’étoffer au fil du temps. Affranchie de la contrainte de faire rire à tout prix, s’autorisant même quelques solides inflexions dramatiques, cette fantaisie animée contant les mésaventures alcoolisées de Bean, une princesse rebelle, dans un royaume médiéval en pleine déliquescence morale a en effet toujours réussi à puiser sa chouette énergie dans une manne azimutée d’idées absurdes ouvrant sur un éventail pas loin d’être infini de possibilités scénaristiques, ses traditionnelles intrigues de château s’étendant très librement de mondes souterrains en cité steampunk. Forte d’un excellent casting voix emmené par Abbi Jacobson (moitié du duo au cœur de l’irrésistible série Broad City), elle n’a en outre jamais hésité à oser les interludes drogués, les sous-entendus salaces et les clins d’œil hyper référencés tout en continuant à faire preuve d’une belle maîtrise narrative.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Face à son destin

Toujours flanquée de ses précieux mais parfois très maladroits amis, Bean n’en est plus depuis belle lurette à roter crapuleusement de la bière, jouer du fric aux cartes et filer des gnons de poivrote en fin de soirées arrosées dans d’obscures tavernes. Dans cette dernière partie, elle fait, au contraire, plus que jamais face à son destin, tout en restant ce personnage résolument singulier, indépendant et non-conventionnel. Après avoir regardé la mort droit dans les yeux, elle trouve le grand amour dans les bras d’une sirène, se met en quête de sauver son père et se prépare surtout à affronter sa mère, véritable monstre de noirceur et de cruauté. Pour ce faire, elle doit apprendre à contrôler sa colère et maîtriser ses pouvoirs magiques, tandis que, de son côté, le fidèle lutin Elfo voyage dans le temps afin de découvrir une troublante vérité…

Riche en rebondissements étonnants, cette ultime saison parie plus que jamais sur l’intelligence du spectateur, tout en continuant bien sûr à élever l’immaturité et la vulgarité au rang d’art. Elle regorge de détails inventifs et de références bien tapées à la culture populaire (un épisode s’appelle Electric Ladyland), boucle de manière parfois spectaculaire certains arcs narratifs et continue de truffer son récit suivi de personnages secondaires savoureusement drôles et décalés. Une conclusion qui a du cœur et flirte même à l’occasion avec un certain vertige existentiel.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content