Critique | Séries

Américain de Chine, « récit d’initiation en milieu lycéen à haute teneur en combats acrobatiques »

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© disney+
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Titre - Américain de Chine

Réalisateur-trice - Une série créée par Kelvin Yu

Quand et où - Disponible sur Disney+

Casting - Avec Ben Wang, Jimmy Liu, Michelle Yeoh

Avec son mélange des genres et ses réflexions sur le racisme et les préjugés, Américain de Chine brouille les pistes avec classe.

Dans Américain de Chine (American Born Chinese en VO), on retrouve, c’est vrai, la moitié du casting d’EverythingEverywhere All at Once. Mais cette étonnante série ne se borne pas à surfer sur l’immense succès du film de Dan Kwan et Daniel Scheinert. Michelle Yeoh et Ke Hui Quan, certes tous deux présents dans la grosse côte des Oscars 2023, n’occupent ici que des rôles secondaires. Mais surtout, figurez-vous que Kelvin Yu, le créateur de ce nouveau show Disney, invente pour l’occasion la “Wu Xia Piancoming-of-age High-School story” (soit un “récit d’initiation en milieu lycéen à haute teneur en combats acrobatiques basés sur les arts martiaux chinois”…)!

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Alors voici Jin, jeune ado américain aux parents d’origine chinoise. Au lycée, tout le monde l’appelle Jim… Il est bien sûr désigné d’office par la principale pour épauler Wei-Chen, un autre garçon d’origine asiatique tout juste débarqué dans l’établissement. Je sais, c’est difficile à croire”, lance ce dernier à Jin, plutôt sceptique, lorsqu’il lui explique qu’il débarque d’un monde parallèle peuplé de dieux et de figures mythiques qu’il appelle paradis, et où la guerre fait rage… Mais après l’hallucinante scène d’entrée mettant aux prises Wei-Chen et son Roi des Singes de père, au beau milieu d’un décor aux couleurs fantasmagoriques, suivie d’une poursuite céleste surréelle, le spectateur, lui, y croit dur comme fer! On ne jettera pas la pierre à Jin. Sa vie est déjà suffisamment compliquée, entre ses parents en pleine crise de couple et ses tentatives, à lui, le nerd avéré, d’intégrer le groupe des lycéens dits “cool”…

Table basse Ikea

Comme la BD dont elle s’inspire (American Born Chinese, de Gene Luen Yang, Eisner Award en 2007), Américain de Chine traite aussi subtilement du racisme latent envers la communauté asiatique, notamment via la principale du lycée, prompte à mettre les deux pieds dans le plat. De quoi ravir Disney et son désir de ne surtout fâcher personne. Ces histoires issues de la mythologie chinoise entremêlées de déboires adolescents ne sont pas aussi sérieuses et premier degré qu’elles n’y paraissent. On rit aussi beaucoup -il faut voir la déesse de la miséricorde (Michelle Yeoh) tenter, en plein combat, de protéger sa table basse de chez Ikea dont elle vient tout juste de terminer l’assemblage…

Mais parlons-en, de ces affrontements épiques à la Tigre & Dragon: ils sont proprement ébouriffants. Après l’excitant épisode 6 (réalisé par Lucy Liu!), on ne pourra s’empêcher d’essayer, telle la démone Sandy, de courir sur les murs à petits pas… Quoiqu’il en soit, entre deux mises en abyme inattendues, Jin et Wei-Chen tenteront ni plus ni moins de sauver le(s) (deux) monde(s), et même la bluette naissante avec la charmante Amelia fera poindre l’émotion… Pas de doute, Américain de Chine est LA belle surprise du moment.

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