Ce soir à la télé: Femmes, vie, liberté, un docu sur l’insurrection féministe en cours en Iran
Titre - Femmes, vie, liberté: une révolution iranienne
Genre - Documentaire
Réalisateur-trice - de Claire Billet et Mohamad Hosseini.
Quand et où - Mardi 19 septembre à 22h40 sur Arte
“Je vis dans un pays où le pouvoir est détenu par un régime religieux et tyrannique auquel j’ai choisi de m’opposer pacifiquement. (…) Personne ne devrait garder le silence face à une telle cruauté”, écrit l’une depuis sa cellule. Une autre n’a même pas cette chance. Mahsa Amini, qui avait 22 ans, est devenue le symbole de la répression des femmes en Iran. Le 16 septembre 2022, elle est sortie du poste de police dans le coma avant de décéder. Tout ça parce parce qu’à l’origine son foulard ne couvrait pas suffisamment ses cheveux. “Le port du voile obligatoire est un outil utilisé par la République islamique pour opprimer toute la société et la contrôler à travers les femmes, explique la journaliste, écrivaine et militante Masih Alinejad. On ne lutte pas contre un bout de tissu mais contre un des symboles les plus visibles de l’oppression. Un pilier de la dictature religieuse.”
C’est paradoxal et elles s’en excusent. Dans un pays où contredire l’autorité signifie s’exposer à de très gros ennuis, un pays où l’on est mis derrière les barreaux quand on défend les droits humains, la plupart des intervenantes témoignent à visage caché. Elles veulent assurer leur propre sécurité et celle de leurs familles. De toutes façons, si le régime a fermé ses portes aux journalistes, les habitant(e)s ont aujourd’hui les réseaux sociaux. Ils ont permis aux Iraniens de briser la censure, de reprendre le contrôle du réel. D’ailleurs aujourd’hui, l’underground compte plus que les médias d’État. Des écolières brisent les interdits dans des mouvements spontanés. Et des militant(e)s descendent dans la rue crier “Femmes Vie Liberté”.
Ce documentaire retrace l’insurrection féministe et populaire grâce à des images tournées clandestinement et à des témoignages. Ceux de militantes exilées ou pas, d’une actrice partie s’installer en France (Golshifteh Farahani) ou encore d’une sociologue spécialiste de l’Iran. L’Iran est un pays où l’on ne peut pas parler de politique ouvertement. Mais la colère a monté. Plus de la moitié des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté alors que l’Iran possède la quatrième réserve de pétrole et la deuxième réserve de gaz au monde… Alors le peuple s’unit pour dénoncer le système tout entier. “Des gens qui refusaient de se positionner se sont mis à haïr le régime, analyse Mina. Comment accepter qu’un jeune soit exécuté pour avoir mis le feu à une poubelle? La République islamique s’est mise à perdre le soutien de la classe traditionnelle. Le régime a commencé à s’effondrer de l’intérieur.”
Torture, viols, purges et peine de mort n’ont pas étouffé une société en colère… Plongée terrifiante et vibrante, tragique et pleine d’espoir, dans un pays manipulé par la peur.
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