Russian Doll (saison 2)

© VANESSA CLIFTON/NETFLIX
Nicolas Bogaerts Journaliste

Trois ans d’absence, c’est long. Même pour une série qui a fait du temps son espace compressé de jeu et de révélations. Nadia Vulvokov (Natasha Lyonne) et son compagnon de voyage Alan (Charlie Barnett) ne meurent plus toutes les nuits pour revenir au point de départ d’une soirée qui tourne mal, ils voyagent dans le temps. Nadia est confrontée au passé douloureux de son lignage, entre les années 40 et 80. Elle essaie de modifier les événements antérieurs pour tenter de retrouver, au présent, une meilleure vie que celle léguée par sa maman. Cette saison qui passe du conte psychédélique aux reconstitutions trippantes donne un nouveau souffle aux questions du type “et si…?”. Et si… toute tentative de modifier le passé ne changeait, in fine… rien du tout? La nouvelle capsule temporelle de Russian Doll délaie une philosophie de l’abandon, une éthique du lâcher-prise et de l’inévitable détrônant l’illusion du contrôle. Drôle, touchante, féroce, Natasha Lyonne a réussi le passage d’étape avec ses coscénaristes Leslye Headland et Amy Poehler. Choisir ce n’est pas renoncer: choisir c’est avancer, c’est s’ouvrir, au pire, à des confrontations émotionnelles qui nous feront grandir au bord de nos plaies. C’est célébrer les personnes qui, dans nos vies, remplissent le vide laissé par d’autres et guérissent les blessures infligées.

Une série créée par Natasha Lyonne, Leslye Headland et Amy Poehler. Avec Natasha Lyonne, Charlie Barnett, Greta Lee. Disponible sur Netflix.

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