Critique | Séries/Télé

Monsters sur Netflix: La saga des Menendez, deux frères meurtriers

2,5 / 5
© Netflix
2,5 / 5

Titre - Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story

Genre - Drame

Réalisateur-trice - Ryan Murphy et Ian Brennan

Quand et où - Netflix

Casting - Nicholas Alexander Chavez, Cooper Koch, Javier Bardem, Chloë Sevigny

Nicolas Bogaerts Journaliste

Après avoir détaillé en mode porn les méfaits du tueur en série Jeffrey Dahmer, la deuxième saison de Monsters, anthologie signée Ryan Murphy (American Crime Story), prolonge la même fascination pour une autre tragédie et saga judiciaire, celle des frères Menendez.

En 1996, les frères Lyle et Erik Menendez sont condamnés pour le meurtre sauvage de leurs parents, José et Kitty Menendez. Beaux, fringants, riches, les accusés ont immédiatement capté l’attention des médias et de l’opinion, prompts à les représenter en meurtriers capteurs d’héritage. Mais derrière le fait divers croustillant, se déroule une tragédie que Murphy met en lumière avec une précision dérangeante: José était un père abusif et castrateur, et Kitty, une femme dévouée tout aussi toxique.

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Alors que les personnages masculins ont de la consistance, et notamment José, auquel Javier Bardem donne une perversité attendue, Murphy ne se penche que superficiellement sur celui de Kitty, interprété par une Chloë Sevigny qui semble étrangère à l’expressivité de tout sentiment. Quelques moues suffisent, alternant avec des mots balancés froidement comme des gifles au visage de ses enfants. Cette étrangeté vaporeuse contribue au brouillard épais que Murphy répand sur la motivation réelle des deux frères: vengeance, légitime défense, désir de rétribution? Comme souvent, il préfère observer le carrousel médiatique et juridique, le jeu du chat et de la souris auquel se livrent le réel et nos représentations. Pour un sujet aussi lourd, sa marotte depuis maintenant plus de cinq ans, ce choix s’avère parfois insoutenable. Le frontière est poreuse entre ce qui relève de l’analyse pertinente et de la fascination pour le monde de la richesse, du pouvoir, du matérialisme et de l’individualisme. Dans la filmographie de Murphy, ce double choix de s’attarder à ce point sur les figures monstrueuses et les ultra riches pousse doucement mais sûrement vers la saturation.

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