LaCinetek idéale: plongée dans le catalogue de la nouvelle plateforme cinéphile
Composée par des réalisateurs venus de tous horizons, la plateforme de VOD cinéphile est accessible depuis quelques jours en Belgique. Un must.
Cinq ans après son lancement en France, LaCinetek est enfin accessible depuis quelques jours en Belgique. Parler d’événement cinéphile n’est en l’occurrence pas usurpé (a fortiori en ces temps de confinement ne disant pas son nom), tant le menu, qui couvre toute l’Histoire du cinéma au XXe siècle, s’avère riche et varié. Le principe de ce site VOD dédié à l’Histoire du cinéma est simple, puisque le catalogue est composé par des réalisateurs associés -ils sont 88 pour le moment, le dernier à avoir rejoint la plateforme n’étant autre que Lukas Dhont (lire son interview)– qui choisissent leurs 50 films de chevet. Lesquels, assortis parfois de commentaires, sont mis à disposition du public pour la modique somme de 2,99 euros la location (une formule d’abonnement mensuelle est également prévue), sauf quand les droits des oeuvres n’ont pu être acquis.
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Cinéphilie sans oeillères
La sélection ne va pas, de prime abord, sans une relative orthodoxie, L’Aurore de Murnau, Vertigo de Hitchcock, Voyage à Tokyo de Ozu, et La Règle du jeu de Renoir, soit autant de chefs-d’oeuvre unanimement reconnus, emmenant le top des films les plus cités. Elle s’en affranchit toutefois, s’attachant aux films ayant nourri l’imaginaire des cinéastes les plus divers, d’Arnaud Desplechin à Jerry Schatzberg, dont certains s’écartent résolument des sentiers battus. Aux côtés de classiques incontournables, parfois méconnus du reste, la plateforme réserve ainsi son lot de surprises. Et l’on y trouve aussi bien des séries B à l’image de l’imparable Invasion Los Angeles de John Carpenter (dont pas moins de sept films sont cités), sélectionné par Bong Joon-ho, qu’un film de guerre insolite comme L’Ange rouge de Yasuzo Masumura -l’histoire d’une infirmière (Ayako Wakao, l’actrice fétiche du réalisateur) confrontée aux horreurs de la guerre sino-japonaise, dans un récit inscrit au confluent du désir et de la mort-, recommandé par Kiyoshi Kurosawa et Luc Moullet. Il y en a beaucoup d’autres encore, de The Wicker Man de Robin Hardy (apprécié de Kleber Mendonça Filho) à Mandingo de Richard Fleischer (choisi par Justine Triet), en passant par Profondo rosso de Dario Argento (plébiscité par Bertrand Bonello, Park Chan-wook, William Friedkin et Christophe Gans), et jusqu’à La Grande Vadrouille, de Gérard Oury (à l’invitation de Bruno Podalydès), venus témoigner d’une cinéphilie sans oeillères.
L’on y ajoutera, pour faire bonne mesure, diverses curiosités, glanées notamment auprès d’institutions partenaires, la Cinémathèque française, la Deutsche Kinematek et d’autres, à l’instar de la Gaumont qui propose notamment un programme dévolu à Alice Guy, la première femme cinéaste de l’Histoire. Laquelle, aux côtés d’un essai loufoque au titre irrésistible, Le Matelas épileptique, questionnait la place de la femme dans la société du début du XXe siècle dans de petites pièces étonnantes comme Les Résultats du féminisme ou Madame a des envies. C’est dire aussi s’il y a là une manne inépuisable…
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