La Virgen Roja, ou l’emprise totale d’une mère sur sa fille jusqu’au bout de la folie
Titre - La Virgen Roja
Genre - Drame historique
Réalisateur-trice - Paula ortiz
Quand et où - Prime Video
Casting - Najwa Nimri, Alba Planas, Aixa Villàgran
Durée - 1 h 54
La Virgen Roja s’inspire d’une histoire vraie tout à fait passionnante, celle d’Hildegart Rodriguez, célèbre enfant prodige espagnole qui se fait connaître dans les années 30 alors que le Roi d’Espagne vient d’abdiquer et que la toute nouvelle République soulève un vent d’espoir.
La Virgen Roja raconte l’histoire de Hildegart, fruit d’une union eugéniste imaginée par sa mère, Aurora, qui ambitionne rien moins que d’élever la première femme entièrement libre (de toute emprise masculine, puisqu’elle n’a pas de père, et sera protégée de l’amour romantique par sa mère), avec pour objectif de lui faire changer le monde. Tout commence plutôt bien, Hildegart parle huit langues à 8 ans, obtient son diplôme d’avocate à 17 ans, et publie son premier livre dans la foulée, juste à temps pour que sa pensée révolutionnaire semble assez attirante pour que le parti socialiste qui aimerait bien laisser sa marque dans l’Histoire la courtise.
Tout finira spectaculairement mal cependant, comme La Virgen Roja nous l’apprend dès les premières minutes, puisque Aurora assassinera sa fille, alors que celle-ci menace de lui échapper. Un matériau historique fascinant, donc, dont Paula Ortiz fait un usage frustrant, déployant une esthétisation outrancière -et presque antinomique des aspirations de son héroïne. La cinéaste choisit de livrer son récit via le témoignage d’Aurora, qui débute et termine le film en voix off. Pourtant, la folie meurtrière de cette mère rattrapée par un complexe de Dieu qui lui fait préférer l’infanticide à l’échec n’est traité qu’en surface, le film se concentrant sur la jalousie supposée d’Aurora quand elle voit sa fille tomber amoureuse, laissant dans l’ombre l’hubris de la créatrice déçue par sa créature, et l’aspect révolutionnaire de la pensée d’Hildegart, prônant avant l’heure que l’intime est politique.
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