Titre - La Palma
Genre - Drame
Réalisateur-trice - Lars Gudmestad et Harald Rosenløw-Eeg
Quand et où - Netflix
Casting - Anders Baasmo Christiansen, Ingrid Bolsø Berdal, Thea Sofie Loch Næss
Phénomène de la fin d’année sur Netflix, la série La Palma joue avec la somme de toutes nos peurs. Décryptage.
Gaz, cendres et lave. En matière d’éruptions volcaniques à la puissance hallucinée à l’écran, rien, sans doute, ne vaudra jamais les documentaires incandescents Fire of Love de Sara Dosa et The Fire Within de Werner Herzog, tous les deux récemment consacrés au couple de scientifiques à la passion insensée formé par Katia et Maurice Krafft. Mais la fiction, elle aussi, est toujours prompte à s’emparer, en les exacerbant bien sûr, des incroyables scénarios catastrophe que réserve Mère Nature. Ainsi, dans La Palma, véritable petit phénomène de la fin d’année sur Netflix, une famille ordinaire de touristes norvégiens, en vacances sur les paradisiaques îles Canaries, est surprise par une éruption volcanique aux conséquences potentiellement aussi inédites que dévastatrices. Alors que l’agitation gagne peu à peu la population, il apparaît en effet qu’une fissure pourrait bientôt provoquer la déchirure pure et simple d’une partie de l’île, qui s’écroulerait alors en provoquant un tsunami ravageur…
Les possibilités d’une île
Minisérie en quatre épisodes cornaquée par les producteurs scandinaves de The Wave (2015) et The Quake (2018), deux films catastrophe aux scénarios tsunamesques assez similaires, La Palma s’inspire en partie de l’éruption bien réelle du Cumbre Vieja de 2021 (qui n’a fait qu’un seul mort mais a causé de considérables dégâts) et d’une hypothèse scientifique hasardeuse en lien avec un désastre volcanique datant de la fin des années 40, qui aurait transformé l’île en véritable bombe à retardement. Ne s’embarrassant guère de réalisme ni de nuances, la série en profite surtout pour jouer, plus ou moins habilement, avec la somme de toutes nos peurs, les traumas personnels et autres drames intimes trouvant ici une résonance singulièrement cataclysmique sur fond d’éco-anxiété et de réchauffement climatique.
Très classique dans sa construction, le premier épisode plante efficacement le décor. Du jeune autiste au couple en crise en passant par la scientifique stakhanoviste poursuivie par la guigne, les personnages y apparaissent typés sans être caricaturaux. La suite joue assez vite la carte du concentré un peu bourrin d’adrénaline façon survival à suspense, avec une pointe de manipulation spectatorielle pour le moins discutable. Cherchant le tsunami d’émotions fortes, la série pèche alors par excès de rebondissements qui s’adressent directement au cœur et au ventre. Visuellement parfois un peu cheap, elle étire le temps à outrance et hésite entre une sensibilité européenne et d’évidentes œillades à de gros blockbusters hollywoodiens comme Le Pic de Dante avec Pierce Brosnan et The Impossible avec Naomi Watts. Relevé d’une vague polémique, l’ensemble compile quelques-unes des angoisses les plus saillantes de l’époque, mais se clôture sur un final hélas plutôt bidon.
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