Titre - It's What's Inside
Genre - Comédie horrifique
Réalisateur-trice - Greg Jardin
Quand et où - Netflix
Entre Cluedo, jeu de massacre et comédie vacharde, It’s What’s Inside a tout pour devenir le prochain gros carton de la plateforme Netflix.
Dans quelle mesure notre apparence physique définit-elle qui l’on est? Sensation des derniers festivals de Sundance et South by Southwest, It’s What’s Inside (diffusé sur Netflix) pose la question par le truchement d’un jeu de piste halluciné aux allures de Who’s Who permanent. Écrit, réalisé et monté par Greg Jardin, jeune geek américain remarqué dans le circuit des clips musicaux et des vidéos promos, le film s’avance masqué, et il est difficile d’en dévoiler tous les enjeux sans complètement divulgâcher.
Contentons-nous donc de dire que son intrigue tourne autour d’un jeune groupe d’amis qui se rassemble au sein d’une grande demeure chic pour une soirée festive précédant le mariage de deux d’entre eux. Arrivé tardivement, l’un des convives, autour duquel se cristallise toute une série de crispations passées, se présente avec une mystérieuse valise. Il insiste alors pour que tout le monde participe à un jeu d’un genre nouveau, nimbé d’un intrigant secret. Complètement inattendue, la première manche dudit jeu ouvre sur un véritable vertige identitaire pour chacun d’entre eux. L’excitation monte peu à peu, et l’attraction devient bientôt addictive. Mais elle va aussi très rapidement exacerber les frictions, dans une atmosphère hystérisée de tension sexuelle difficilement contrôlable, avant de virer carrément au cauchemar…
Un huis clos qui claque
Bien sûr, It’s What’s Inside rappelle inévitablement quelques films de genre récents, entre le concept ludique et horrifique à la Ready or Not (Wedding Nightmare) ou à la Talk to Me (La Main), le Cluedo à la Knives Out (À couteaux tirés) et le jeu de massacre rigolard et coloré à la Bodies Bodies Bodies. En ce sens, le film reste un produit calculé et roublard d’évidence destiné à faire le buzz. Mais une certaine finesse et, mieux, de la perversité trouble pointent sous le vernis clinquant. Divertissement mené tambour battant, ce huis clos volontairement outrancier, capable de bizarrerie et d’étrangeté, n’est au fond jamais aussi bon que dans l’humour vachard distribuant ses petites vérités comme des claques. Chacun en prend pour son grade, en effet, dans cet enchaînement de twists à la mise en scène soignée, voire même parfois ambitieuse, qui aborde sans avoir l’air d’y toucher toute une série de thématiques bien dans l’air du temps, de la routine mortelle dans le couple à la question du consentement, posée ici de manière assez vicieuse, en passant par la question de la jalousie, des fantasmes cachés et de la possibilité de la libération brutale de tout un refoulé. Clairement moins intéressant quand il se pique de se prendre tout à fait au sérieux, le film n’en réussit pas moins à amuser jusqu’au bout. Il serait étonnant qu’il ne donne pas lieu à une ou plusieurs suite(s).
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici