A la télé ce soir: un virus sexuellement transmissible, une clinique au Myanmar, l’après-Viêtnam vu par les Vietnamiens

© 2014 It Will Follow, Inc.
FocusVif.be Rédaction en ligne


It Follows

Lundi 22.40 Arte

FILM D’HORREUR De David Robert Mitchell. Avec Maika Monroe, Keir Gilchrist, Olivia Luccardi. 2014.


En trois longs métrages seulement, il s’est imposé comme l’un des cinéastes indépendants américains les plus passionnants de ces quinze dernières années. Après le désarmant The Myth of the American 
Sleepover (2010) et avant le fascinant Under the Silver Lake (2018), David Robert Mitchell réalisait It Follows, véritable petite bombe de proposition horrifique auteuriste jouant avec virtuosité de la frontière entre visible et invisible.

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Ce portrait sans fard d’une génération rongée par la culpabilité et la peur plonge une poignée d’adolescents dans un cauchemar éveillé, un virus sexuellement transmissible les confrontant à des visions d’épouvante auxquelles ils semblent ne pas pouvoir échapper. Inscrivant son action dans un monde au bord du gouffre (Détroit et ses ruines), ce grand film sur la transformation (d’adolescents en adultes, d’êtres humains en monstres) évoque aussi bien le Cat People de Jacques Tourneur que la BD Black Hole de Charles Burns. Une suite, They Follow, serait en chantier.

La Clinique

Lundi 00.15 Arte

Documentaire de Midi Z.

On a un peu l’impression d’être dans Clerks, le film de Kevin Smith. Sauf qu’on est chez des soignants. Pas dans une épicerie ou un vidéo club. Et qu’il ne s’agit pas d’une fiction mais de la vraie vie. On est à Yangon, la plus grande ville du Myanmar, ex-Birmanie, dans une clinique rudimentaire. Des hommes et femmes y défilent jour et nuit pour y soigner leurs problèmes de santé et y raconter leur mal-être.

L’une, tout juste sortie d’internement psychiatrique, entend des voix, tandis qu’un autre débarque bourré avec un pied gangrené. Les deux médecins proposent aussi des thérapies alternatives. Psychiatre et fou de peinture, San San Oo encourage ses patients à transposer leurs tourments et démons sur la toile. Aung Min, lui, souhaite réaliser un film sur le sort de l’ethnie musulmane des Rohingya, persécutée par des extrémistes bouddhistes au nord-ouest du pays. Le réalisateur taïwanais Midi Z y va de longs plans fixes pour raconter le quotidien d’une clinique, un état de quasi-guerre civile et un pays qui s’est délesté de ses devoirs fondamentaux.

The Sympathizer

Lundi 20.30 Be 1.

Série créée par Park Chan-Wook et Don McKellar. Avec Hoa Xuande, Sandra Oh, 
Robert Downey Jr.

Au moment de rendre des comptes aux services secrets nord-vietnamiens 
de sa mission d’espionnage au cœur de l’appareil sud-vietnamien et américain, le « Capitaine » (Hoa Xuande) se remémore: les jours précédant la chute de Saïgon, en 1975, ses amis de part et d’autre de la ligne de démarcation politique, sa couverture auprès d’un agent de la CIA retors (un des nombreux rôles endossés par Robert Downey Jr.) et d’un général corrompu. Forcé d’accompagner celui-ci dans sa fuite dramatique vers les États-Unis, il mène une vie de réfugié et d’espion maintenant une correspondance cryptée avec le politburo et surjouant l’American 
way of life. Il renoue par ailleurs avec une nation où il a étudié plus jeune, auprès d’un professeur de culture orientale (Downey Jr. encore, à mi-­chemin entre Michel Foucault et le professeur Choron) qu’il retrouve pour l’occasion, nouant même une relation avec sa volubile assistante (Sandra 
Oh). Mais jusqu’où peut aller l’illusion quand elle rencontre celle du mirage américain?

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Adaptation du roman de Viet Thanh Nguyen, The Sympathizer offre de la guerre du Viêtnam, de ses ressorts et des années qui ont suivi, un point de vue inédit: celui des principaux intéressés. Une vision de la société vietnamienne, du Nord au Sud, aux motivations et aux projets politiques divergents, qui se défait de l’ethnocentrisme occidental. Le thème de la dualité est exploré avec une délicieuse ironie par Park Chan-wook (qui œuvre aussi en tant que réalisateur) et Don McKellar. Duplicité, mensonge, équivoque, luttes idéologiques, dissensions, écartèlements intimes et loyautés nourrissent les quêtes de personnages denses, surprenants, au cœur d’une cinématographie de grande classe et d’une réflexion finalement assez nihiliste autour du développement et des finalités des révolutions, intimes ou collectives.

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