Critique | Séries/Télé

Ce soir sur Arte: Beckenbauer, la marche du dernier empereur

3,5 / 5
Beckenbauer, le dernier Kaiser © GettyImages/Tony Duffy/Allsport
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Titre - Beckenbauer. Le dernier empereur

Genre - Série documentaire

Réalisateur-trice - Torsten Körner

Quand et où - Ce mardi 7 janvier à 23 h 45 sur Arte

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

« Si vous vous demandez ce qui a changé chez nous depuis les années 50, il suffit de regarder année après année les photos de Franz Beckenbauer. On peut y lire les transformations du pays. » C’est l’acteur allemand Matthias Brandt qui le dit.

Et Matthias Brandt de poursuivre: « Je ne veux pas dire par là qu’il était opportuniste. C’était plutôt une sorte de progression synchronisée. J’ai l’impression qu’il était très réceptif à l’air du temps. Il avait un don pour le capter, l’absorber. Et s’en nourrir pour alimenter sa propre évolution. »

Né en 1945 dans un quartier modeste voire pauvre de Munich, le Kaiser a incarné la puissance du football teuton des seventies. Buste droit, tête haute… « Il était élégant. Il ne transpirait pas. Ou du moins, ça ne se voyait pas. Tout semblait facile pour lui. » Mais il a aussi été une star de la publicité, omniprésent dans les médias et à la télé.

© IMAGO / Fred Joch

Nourrie par de nombreuses interviews (son frère Walter, Michel Platini, Didier Deschamps, Edwin Moses, Christian Petzold…) et un énorme paquet d’images d’archives dont de très savoureuses et vintage publicités, la série documentaire en trois épisodes de Torsten Körner (ça ne s’invente pas) raconte le gamin qui a poussé ses premiers cris à la fin de la guerre., le fils d’un directeur de bureau de poste qui n’aimait pas le ballon rond. Un destin qui a épousé celui de la République fédérale d’Allemagne. Et l’un des plus beaux palmarès de l’Histoire du football.

© IMAGO/WEREK

Avec le Bayern, dont il a fini président et où il s’est engagé à 13 ans après s’être pris une mandale d’un joueur de Munich 1860 qu’il était censé rejoindre, Beckenbauer a remporté quatre championnats et autant de Coupes d’Allemagne, trois Coupes des clubs champions (l’ancêtre de la Champions League) et une Coupe des coupes. Mais le Franz a aussi été chercher trois titres nord-américains avec les New York Cosmos et une cinquième Bundesliga avec Hambourg. Il a collectionné les succès avec la Mannschaft et remporté les plus prestigieux trophées individuels. Vainqueur de l’Euro en 1972 et champion du monde comme joueur en 1974 puis comme sélectionneur en 1990 (seuls le Brésilien Mário Zagallo et le Français Didier Deschamps ont réalisé cet exploit), Franz Beckenbauer a été récompensé de deux Ballons d’or (en 1972 et 1976).

Savoureux, Le Dernier empereur (clin d’œil à Bernardo Bertolucci) n’élude pas les déconvenues et les rumeurs de corruption. Le documentaire s’attarde notamment sur la cruelle finale de la Coupe du monde de 1966 et la demi malheureuse perdue 4-3 aux prolongations contre l’Italie, quatre ans plus tard, que Beckenbauer a terminée le bras en écharpe à cause d’une clavicule cassée. D’un autre temps…

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