Titre - A Place in the Sun
Genre - Documentaire
Réalisateur-trice - Mette Carla Toft Albrechtsen
Quand et où - Lundi 26 août 2024 à 23h30 sur Arte
À Gran Canaria, quand certains s’offrent un refuge ensoleillé, d’autres tentent un avenir meilleur au risque de leur vie. Un documentaire sur les paradoxes de l’époque.
« C’était un peu couvert ce matin avec une température de 20 degrés. C’est plus qu’honorable pour un 10 novembre. Bien qu’ici aussi, on prépare déjà Noël.« Le ciel est bleu. Les couleurs sont vives. Un homme, lunettes de soleil sur le nez, se promène la floche au vent entre les transats sur une plage déserte. Dans le sud de la Grande Canarie, parfois comparée à un continent en miniature en raison de la diversité de ses paysages et de ses climats, le soleil brille toute l’année. Ce qui fait de l’île l’une des destinations de vacances les plus prisées d’Europe. Tous les ans, elle accueille environ quatre millions de touristes. À Gran Canaria, on se la coule douce. On bronze. On se fait manger les peaux des pieds par des poissons. Et se prendre en photo avec des cowboys. Un doux parfum de glandouille, de crème solaire et de troisième âge. Un paradis pour les vieux et les homos.
« À mon avis, si les gens s’installent ici ou quittent leur pays d’origine, c’est parce qu’ils fuient quelque chose, explique un Danois en quête de reconstruction. Ils le font par goût du défi mais c’est aussi une fuite. À Aarhus, j’ai tout essayé. Tout le monde me connaît. J’ai entrepris beaucoup de choses sans jamais vraiment réussir. J’ai voulu trouver un endroit où on ne me connaissait pas.«
Gran Canaria, c’est aussi les migrants africains qui dérivent sur des embarcations de fortune. Une route privilégiée par les passeurs qui multiplient les traversées depuis le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie et même le Sénégal. Une des routes migratoires les plus meurtrières notamment en raison de ses courants. Mette Carla Toft Albrechtsen, qui a travaillé comme guide touristique aux Canaries dans ses jeunes années, saisit les paradoxes de ce paradis artificiel mondialisé. La vie répétitive et provisoire. Un décor de carte postale (il y a du Tati dans ce film et ces couleurs) mais un quotidien qui renvoie chacun à sa solitude. Les touristes comme les exilés et les rescapés.
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