Critique | Séries/Télé

« Berlin »: « La casa de papel » s’offre un prequel drôle et léger

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Berlin (Pedro Alonso), de La casa de papel, trouvera sur le chemin de son casse parisien le mystérieux Polignac (Julien Paschal). © Netflix
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Titre - Berlin

Genre - Polar

Réalisateur-trice - Créé par Álex Pina et Esther Martínez Lobato

Quand et où - Disponible sur Netflix

Année - 2023

Casting - Avec Pedro Alonso, Michelle Jenner, Tristan Ulloa

Nicolas Bogaerts Journaliste

Après le casse du siècle de La Casa de Papel, Álex Pina retourne aux origines d’un de ses protagonistes, pour en raconter le premier cambriolage parisien.

Avant de rencontrer son destin et son tombeau dans la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre, Berlin alias Andrés de Fonollosa Gonzalves (Pedro Alonso) a été un braqueur redoutable doublé d’un dragueur invétéré. Le voici à Paris, entouré d’une équipe de spécialistes, trois hommes, deux femmes, pour braquer une salle de ventes parisienne où doivent être exposés simultanément les plus prestigieux bijoux du monde. Valeur du butin: un vertigineux 44 millions d’euros. Sa team se compose de Damián (Tristán Ulloa), ami de toujours et professeur à ses heures, Keila (Michelle Jenner), timide experte en informatique, Bruce, la tête brûlée (Joel Sánchez), Roi (Julio Peña), le serrurier expert, et Cameron (Begoña Vargas), la vamp prête à toutes les audaces. Le plan semble sans accroc car Berlin a tout prévu: le tunnel à creuser depuis le sous-sol d’une église jusqu’à la salle des coffres, la boucle pour leurrer les caméras de surveillance, le timing de l’opération, l’espionnage du directeur du bureau de vente, l’ombrageux Polignac (Julien Paschal). Sauf que le cœur de Berlin va chavirer pour la femme de ce dernier, Camille (Samantha Siqueiros), une chanteuse mexicaine qu’il va entreprendre de séduire, délaissant partiellement son équipe pour vivre une idylle naissante qui manque pourtant d’alchimie à l’écran -après une scène de sexe, une phrase telle que “Tu aimes le fromage?” tombe forcément à plat.

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De la méthode La casa de papel, Berlin conserve les moments de cambriole high-tech et minutieusement conçue, l’étude de caractères et la maîtrise des coups de théâtre. Mais la série semble durant les premiers épisodes s’embourber dans une démonstration outrancière de passion latine, de drague de madrigal digne d’une opérette burlesque. L’opposition de style entre les équipiers offre dans l’intervalle quelques coups de boutoir à un machisme par ailleurs latent dans les gestes et les propos de Berlin, joué avec délectation par un Pedro Alonso cabotin. Plus léger, humoristique et cartoonesque, Berlin explore en outre toutes les facettes de la carte postale parisienne, dont l’atmosphère romantique agit comme un venin pour Berlin et son équipe. L’intrigue ne démarre vraiment qu’une fois le coup opéré, l’entourloupe révélée et les voleurs poursuivis par Interpol, initiant le retour d’Alicia Sierra (Najwa Nimri) et de Raquel Murillo/Lisbonne (Itziar Ituño) et des séquences sous haute tension qui révèlent les histoires personnelles complexes des personnages, leur offrant la profondeur et la marge de manœuvre nécessaires pour s’en enticher.

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