À la télé cette semaine: Much Loved, Sans toit ni loi, The Umbrella Academy…

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Notre sélection d’une quinzaine de films, séries, documentaires et émissions à voir du 16 au 22 mars, à la télé ou en streaming.

L’ART DE PEINDRE LA NUIT

Documentaire de Marion Schmidt. ****

Dimanche 17/3, 17h35, Arte.

À la télé cette semaine: Much Loved, Sans toit ni loi, The Umbrella Academy...
© DR

« La nuit apparaît souvent comme une menace. Mais elle peut aussi receler une promesse », annonce la voix off de ce précieux documentaire qui raconte comment, au fil des siècles, la nuit s’est transformée, ainsi que le regard posé sur elle par les artistes. Une exposition au Centre Pompidou de Metz, Peindre la nuit, restitue jusqu’au 15 avril l’évolution de cette relation intime entre l’art pictural et la saison nocturne, ses représentations, légendes et symboles, et le précis visuel qui l’accompagne ici en fournit une grille de lecture précieuse. Depuis les messages religieux ou mythologiques qui caractérisaient la peinture sacrée des XVIe-XVIIe siècles, la nuit est révélée par la lumière qui s’immisce au centre du tableau: bougie, rayon mystique, lumière divine. La lignée dont le documentaire se fait le remarquable généalogiste poursuit sa route à travers l’Histoire de l’art. Questionnant le lien entre la discipline et les autres formes d’expression (Mozart, La Flûte enchantée et sa Reine de la Nuit), jusqu’aux portes de l’art contemporain, il restitue la transformation de notre lien à la nuit, révolutionné par la naissance de la lumière artificielle. Avec Le Greco, les clairs de lune de Caspar David Friedrich, ou la nuit de folie de Van Gogh, voyage à la rencontre d’un art qui s’efforce de peindre les limites du visible. Brillant. N.B.

JOHN FORD, L’HOMME QUI INVENTA L’AMÉRIQUE

Documentaire de Jean-Christophe Klotz. ***(*)

Dimanche 17/3, 22h50, Arte.

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Entre l’Arizona et l’Utah, Monument Valley évoque tout de suite la conquête de l’Ouest. Et pourtant… Aucun des pionniers ne s’y est jamais aventuré. La région a juste été le décor des westerns de John Ford. Sa propre version de la naissance de l’Amérique. « Si vous voulez comprendre Ford, inutile de l’interviewer, dit son biographe Joseph McBride. J’ai moi-même, comme tant d’autres, essayé. Mais c’était pratiquement impossible. Il n’exprimait jamais ouvertement ses sentiments et ses pensées (…). En faisant des westerns, il pouvait travailler dans son coin sans se faire remarquer et en évoquant plus librement des questions sociales. Personne ne les prenait au sérieux et n’y prêtait attention. » Jean-Christophe Klotz raconte le cinéaste le plus oscarisé d’Hollywood, quatre fois comme meilleur réalisateur. Le mec jouait au cowboy bourru mais était très cultivé. Entre des interviews de son petit-fils, d’une philosophe, d’un critique, d’un historien du cinéma, d’une éleveuse de bétail et d’une prof de littérature américaine, ce documentaire s’en va chercher dans les nombreux films de Ford des indices de sa personnalité. La Chevauchée fantastique dénonce au vitriol l’hypocrisie sociale et la bien-pensance de la société américaine. Les Raisins de la colère est un réquisitoire contre les dérives du capitalisme et les banques sans scrupules. À voir sur Arte juste après L’Homme qui tua Liberty Valance. J.B.

SANS TOIT NI LOI

Drame d’Agnès Varda. Avec Sandrine Bonnaire, Macha Méril, Stéphane Freiss. 1985. ****

Lundi 18/3, 20h55, Arte.

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© DR

Pour entamer sa belle soirée d’hommage à Agnès Varda (90 ans!), où nous verrons aussi un grand documentaire et Cléo de 5 à 7, Arte a choisi le rugueux et solidaire Sans toit ni loi. Un film où Sandrine Bonnaire trouve un de ses tout meilleurs rôles, celui de Mona, une jeune fille sans domicile fixe, errant sur les routes et s’acheminant vers un sort tragique. On sait dès le début que Mona sera retrouvée morte, morte par grand froid. Et qu’on s’interrogera sur les circonstances (mort naturelle ou pas?) de son décès… Varda remonte le temps pour suivre les deux derniers mois de la vie et des tribulations de Mona. Elle le fait d’une caméra quasi documentaire, donnant le relief du réel à un film tout à la fois généreux et âpre, posant des questions qui nous concernent plus encore aujourd’hui qu’il y a 34 ans. On remarque dans un rôle important la jeune Yolande Moreau, dont c’est le premier long métrage après un court déjà réalisé par la merveilleuse Agnès. L.D.

VARDA PAR AGNÈS

Documentaire d’Agnès Varda. ***(*)

Lundi 18/3, 22h40, Arte.

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© CINÉ TAMARIS

Présenté lors de la dernière Berlinale, où elle a été récompensée pour l’ensemble de sa carrière, cet essai documentaire articulé en deux parties procède par petits bonds sur la ligne du temps au gré des humeurs et de la fantaisie d’Agnès Varda. À 90 ans, la cinéaste invite à un voyage limpide, même si peut-être un peu didactique, à travers son propre travail. La Pointe courte, Cléo de 5 à 7, Le Bonheur, Sans toit ni loi, Jacquot de Nantes, Les Glaneurs et la Glaneuse… Varda, on le sait, est une formidable raconteuse d’histoires. À mille lieues de l’exercice pompeux ou égocentré, elle livre ici une véritable leçon de cinéma, volontairement artificielle et théâtrale dans son dispositif. Sans que jamais la frontière ne soit imperméable entre le réel et la fiction, ses films communiquent entre eux, redessinant les contours d’une oeuvre intime et rare dans ce best of-testament aux allures de tomber de rideau. « Je disparais dans le flou, je vous quitte… » N.C.

ANTIBIOTIQUES, LA FIN DU MIRACLE?

Documentaire de Michael Wech. ****

Mardi 19/3, 20h50, Arte.

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© DR

« Je n’aurais jamais cru que nous serions confrontés un jour à une résistance à la pénicilline. » David Cromwell, ancien médecin militaire durant la guerre du Vietnam, a été le témoin des nombreux bienfaits que cet antibiotique, protecteur contre les bactéries infectieuses, a répandu sur une soldatesque menacée par la gonorrhée et d’autres maladies sexuellement transmissibles. Il est un des experts mobilisés dans ce documentaire saisissant pour raconter combien le monde moderne est dépendant de ce petit miracle appelé antibiotique, pilier de la médecine moderne, dont l’usage abusif durant des décennies viendrait entamer l’efficacité. Avec des conséquences passant, selon les grilles de lecture, du très gênant à l’apocalyptique. Le documentaire de Michael Wech nous emmène à la source du problème: notre recours systématique aux antibios, mais pas uniquement pour régler les moindres de nos petits bobos. L’élevage moderne et industriel bourre littéralement les bêtes de ces mêmes substances, afin d’accélérer leur croissance. Tout ceci développant une accoutumance galopante vis-à-vis du remède, la toute-puissance du modèle antibiotique, qui accroît le rendement de l’humain et des animaux censés le nourrir, est donc aujourd’hui mise à mal par son usage outrancier, qui a permis aux bactéries de s’adapter, se renforcer et résister. Résultat: l’obsolescence non programmée des antibiotiques pourrait renvoyer notre situation médicale, selon certains experts questionnés ici, à celle du XIXe siècle. N.B.

TOUS ENSEMBLE

Documentaire de Nourredine Zerrad et Fionn Perry.

Mardi 19/3, 23h30, La Une.

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© In2out Productions/Clair-Obscur Productions/RTBF/Espace Magh

Le 22 mars 2016, Fionn Perry et Nourredine Zerrad, étaient à l’aéroport de Zaventem lorsque deux bombes ont explosé à quelques mètres d’eux. 3 ans plus tard, ils réalisent à quel point leurs vies ont changé. Leur documentaire nous emmène à la rencontre de Christelle, Abdellah, Georges et Sébastien, également victimes des attentats qui ont frappé Bruxelles ce jour-là. En leur donnant la parole, Tous ensemble met en avant la résilience des gens qui ont subi un tel traumatisme. Résilience qui s’applique aussi à toute une population, ainsi qu’à la ville elle-même. Ce film nous raconte comment se relever après une telle épreuve et nous communique un message de paix et de vivre ensemble.

BREXITANNIA

Documentaire de Timothy George Kelly. ***(*)

Mardi 19/3, 00h20, France 2.

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Report? Second référendum? Ces dernières semaines, le Brexit a fait la une des journaux, star incontestable de l’actualité. Mais qu’en pensent vraiment les Anglais? Qu’est-ce qui a motivé leur choix de quitter l’Union et a influencé leur décision? C’est ce que raconte le documentaire de Timothy George Kelly en se promenant aux quatre coins du pays. En ville et à la campagne, dans d’anciennes régions de charbonnage, d’autres qui ont vécu de l’acier (des zones industrielles qui se sont écroulées) ou dans des contrées clairement rurales… Filmés en noir et blanc dans leur environnement, un fermier, un tatoueur, un chauffeur de taxi, une musulmane, une Nord-Irlandaise, une nationaliste écossaise, des gens d’extrême droite, d’autre d’extrême gauche donnent leur avis, partagent leur ressenti… Brexitannia, qui dans sa deuxième partie interroge des experts (Noam Chomsky, Saskia Sassen…), parle de chômage, d’abandon, de racisme, de mondialisation. Les raisons de la colère et le portrait sociologique d’un pays inquiet… J.B.

MUCH LOVED

Drame de Nabil Ayouch. Avec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane. 2015. ****

Mercredi 20/3, 20h55, Arte.

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À Marrakech, aujourd’hui, quatre femmes pratiquent l’amour tarifé, dans une société qui les condamne tout en les désirant, qui les dénonce comme immorales et hors-la-loi tout en recourant d’abondance à leurs services. Noha, Randa, Soukaina et Hlima se veulent pourtant libres, affranchies des tabous. Une complicité joyeuse les lie, d’autant plus forte et précieuse que le monde extérieur peut à tout instant se liguer contre elles… Coup d’audace thématique et coup de maître cinématographique, Much Loved défie l’hypocrisie sociale et religieuse d’une société arabo-musulmane dont on sait les réticences en matière de moeurs et d’égalité homme-femme. Nabil Ayouch et ses actrices ont dû affronter la haine de certains, l’incompréhension de beaucoup. Et la censure, bien évidemment… Parlons-en, de ses actrices. Toutes sont formidables! Loubna Abidar (Noha), Asmaa Lazrak (Randa), Halima Karaouane (Soukaina) et Sara Elhamdi Elalaoui (Hlima) allient talent et courage de manière bouleversante, dans un film important. L.D.

MAMAN COLONELLE

Documentaire de Dieudo Hamadi. ***(*)

Mercredi 20/3, 22h40, Arte.

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Le réalisateur de Retour à Kinshasa filme au plus près Honorine Munyole, une officier de police pugnace et volontariste qui a dirigé durant quinze ans la brigade de la protection de l’enfance et de la lutte contre les violences sexuelles de Bukavu, en République démocratique du Congo, dans une région sud-est ravagée par la guerre. Le viol y a été utilisé de manière systématique par toutes les parties du conflit, comme arme de destruction. À Kisangani, la troisième plus grande localité du pays, elle passe du rôle de flic à celui de juge, de thérapeute, d’éducatrice: elle tance ou dialogue avec les militaires, dignitaires, avocats; elle héberge et conseille les victimes. Son courage, son dévouement et sa fermeté à l’égard des bourreaux lui a valu le surnom de « Maman Colonelle », elle qui a démarré sa carrière en s’occupant des cas d’enfants sorciers à la fin des années 90. Entre cet épisode, encore douloureux et actuel, et la guerre « des Six Jours » de juin 2000, pendant laquelle les armées ougandaise et rwandaise se sont livrées à des massacres et à des viols de masse, la figure d’Honorine Munyole permet d’ausculter un pan de l’Histoire du Congo. Puissant et engagé, le documentaire laisse aussi un témoignage poignant sur le sort des femmes soumises à des exactions d’une atrocité sans nom, une situation qui ne peut plus laisser indifférent. N.B.

BELGIQUE-RUSSIE

Qualification pour l’Euro 2020.

Jeudi 21/3, 20h20, La Une.

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© BELGA IMAGE

Ça y est. C’est reparti pour un tour. Après la désillusion contre la Suisse en Ligue des nations (la troisième défaite de l’ère Martinez), les Diables Rouges attaquent à domicile contre la Russie, organisatrice et quart de finaliste du dernier Mondial, leurs qualifications pour l’Euro 2020. Tombés dans un groupe de six que complètent l’Écosse, Chypre (où les Belges se déplaceront le 24 mars pour le compte de la deuxième journée de qualifs), le Kazakhstan et Saint-Marin, Eden Hazard, Thibaut Courtois (en difficulté au Real Madrid) et compagnie devront accrocher l’une des deux premières places du groupe pour obtenir leur précieux sésame sans passer par des barrages. Un objectif plus qu’à leur portée, que personne ne les voit manquer, mais qui commence par un bon résultat (une victoire) contre l’autre principal candidat à la qualification. Des débuts qu’il faudra probablement gérer sans Kevin De Bruyne, blessé aux ischio-jambiers. J.B.

LES MÉDIAS, LE MONDE ET MOI

Documentaire d’Anne-Sophie Novel. ***

Jeudi 21/3, 23h45, La Une.

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© DR

En 2018, six personnes sur dix dans le monde ne font plus confiance aux médias et 70% de ceux qui s’informent redoutent la fausse information. Deux tiers des Français pensent d’ailleurs que les journalistes sont manipulés par les pouvoirs politiques et économiques. Docteur en économie et journaliste freelance française, Anne-Sophie Novel est partie à la rencontre de collègues et de lecteurs qui pensent autrement leur rapport à l’info: un expert en innovation digitale et média, une ancienne voix de France Inter (Stéphane Paoli) ou encore une Anglaise, Jodie Jackson, victime d’une surdose médiatique, à qui l’on doit l’ouvrage You Are What You Read. Les médias, le monde et moi parle entre autres de l’excès de mauvaises nouvelles qui génère en nous l’anxiété, la dépression et le sentiment d’impuissance, des informations qui nous rendent insensibles, du rapport journalistes-politiques et de l’avènement de la junk news… Un docu intéressant et fouillé, réalisé par quelqu’un qui connaît son sujet, mais au ton pas vraiment convaincant.

DAHO PAR DAHO

Documentaire de Sylvain Bergère. ***(*)

Vendredi 22/3, 23h05, France 3.

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© DR

« J’ai fait ce métier parce qu’autrement je me serais flingué. » Voilà quelques mots, prononcés en ouverture de ce documentaire, qui resplendissent tout du long comme une lumineuse évidence. « Ma tête, mon corps sont fabriqués pour le boulot que je fais. » Voilà qui donne le ton. De son enfance brouillée par la tragédie algérienne à ses premières amours, Léo Ferré, Brigitte Fontaine, le Velvet, le Londres du Pink Floyd de Syd Barrett et le timbre de Chet Baker en particulier, ce cri silencieux qui sera sa marque de fabrique, Étienne Daho, 40 ans de carrière, éternelle jeunesse, se livre comma rarement dans cette biographie commentée en forme d’hommage. Humble et affable, le chanteur retrace les grandes lignes de sa carrière avec une sincérité désarmante. Convaincu que l’on se forge sur ses déséquilibres comme sur ses manques, l’homme ne se dérobe pas aux souvenirs plus contrastés des fiestas et glissades en tous genres, de la perte tant des repères que de l’envie de vivre face à la culpabilité et l’inconfort du succès, cette dahomania dont la soudaineté n’eut d’égale que l’écrasante voracité. Plutôt qu’indéfiniment  » tremper sa plume dans ses névroses« , ou d’endosser coûte que coûte l’infroissable costume du jeune premier, Daho s’accepte en tant qu’artiste et surtout en tant qu’homme et le martèle élégamment: l’essentiel est de trouver sa place. M.U.

POLAR

De Jonas Akerlund. Avec Mads Mikkelsen, Vanessa Hudgens. 1h58. ***

Disponible sur Netflix.

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Mads Mikkelsen est décidément mis à toutes les sauces: après avoir affronté le froid polaire dans Arctic, le voilà dans Polar qui fait face, sous les traits d’un assassin professionnel promis à la retraite, à une armée de tueurs, ceux qu’a lancés à ses trousses son ancien employeur, histoire d’économiser une juteuse pension. Adapté du roman graphique éponyme de Victor Santos, ce film d’action néglige la vraisemblance pour ne lésiner ni sur la violence ni sur l’hémoglobine, épicées d’un soupçon d’humour noir et d’une pincée de sexe. Le tout ne volant pas bien haut, euphémisme, mais respectant son cahier des charges de BD filmée gore et fun, quelque chose comme du Robert Rodriguez passé à la moulinette du clippeur Jonas Akerlund… J.F.Pl.

THE UMBRELLA ACADEMY

Une série créée par Steve Blackman. Avec Ellen Page, Tom Hopper, Robert Sheehan. ***

Disponible sur Netflix.

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Sur Netflix, les séries se suivent et commencent un peu à se ressembler, sous des emballages divers pourtant aguichants. Avec The Umbrella Academy, adapté du comics éponyme des éditions Dark Horse signé Gerard Way et Gabriel Bá, le bingo est lancé: superpouvoirs, ados puis jeunes adultes aux prises avec un monde menacé de destruction, agence gouvernementale secrète chargée de les traquer, esthétique martiale gore et gothique, références nostalgiques à la pop culture. Si ces dernières fonctionnent bien dans le premier épisode, l’usage répétitif et frimeur, à l’instar de ce qui se fait sur Stranger Things, devient un gadget pompeux. Toutefois, tous les bébés ne sont pas à jeter avec l’eau du bain, loin de là. Et cela vaut mieux pour les 43 nouveaux-nés à qui, un beau jour, des mères, même pas enceintes le matin même, ont donné naissance, rejouant l’immaculée conception à l’échelle planétaire. Un riche reclus excentrique en adopte sept et les entraîne à devenir des superhéros, tous, sauf une, ayant hérité de superpouvoirs. Un autre mourra au combat. Le noyau ayant éclaté pour une raison que la série distille avec une superbe lenteur, ils se retrouvent quinze ans plus tard à l’occasion du décès de leur père adoptif. Mort naturelle ou meurtre? La réponse est-elle liée à l’apocalypse censée advenir sous huitaine -d’après l’un des leurs, capable de sprinter vers le futur et d’en revenir? L’intrigue, un peu épaisse, est toutefois dynamisée par des acteurs succulents, Ellen Page en tête, sidérante de mélancolie dans le rôle du Calimero de la famille. N.B.

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