À la télé cette semaine: False Flag, John et Yoko, Je suis belge (une fois)…

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Notre sélection de documentaires, séries, magazines et films à voir en télé du 29 juin au 5 juillet.

FALSE FLAG (SAISON 2)

Série créée par Amit Cohen et Maria Feldman. Avec Angel Bonanni, Moris Cohen, Mickey Leon, Sergey Bukhman, Hanna Azoulay.

Samedi 29/6, 20h30, Be Séries.

Les séries israéliennes se portent bien, merci. Surtout lorsqu’elles abordent la complexité et la duplicité des relations entre leur pays et le monde extérieur, amis ou ennemis, ou encore entre ses propres services de renseignement et ses citoyens. La première saison de False Flag (« fausse bannière », faisant référence à la manière dont on emprunte les signes de reconnaissance d’un ennemi pour le tromper), Kfulim, (« agent double ») en hébreu, plongeait malgré eux cinq Israéliens « au-dessus de tout soupçon » dans une intrigue noueuse: ministre iranien enlevé, Moscou en coulisses, Hezbollah infiltré, Shin Bet et Mossad aux abois. Au jeu de « qui est qui et réciproquement? », assumant les codes du thriller intime, la seconde saison remet en selle sa brillante distribution (un de ses points forts), aux prises d’entrée avec un attentat sur un pipe-line menaçant une paix fragile entre l’État hébreu et la Turquie. Truffée de ressorts psychologiques et de sursauts scénaristiques cinglants, Kfulim est une réussite de bout en bout. N.B.

JE SUIS BELGE (UNE FOIS)

Magazine de société 100% belge. ***

Dimanche 30/6, 20h20, La Une.

À la télé cette semaine: False Flag, John et Yoko, Je suis belge (une fois)...

Quelques semaines seulement après avoir lancé le décevant Ma Rue couche-toi là, la RTBF explore à nouveau notre belgitude. En cinq épisodes d’une petite demi-heure, Je suis belge (une fois) ausculte notre plat et surréaliste pays « par le petit bout du cornet de frites ». Présentée en mode Minute vieille par des habitants, l’émission part à la rencontre d’un fabricant de montgolfières (le dernier en Belgique) qui s’est pris de passion pour les bétonnières. Elle suit Salvatore qui veut battre un record de vélo sur place, Andrée qui tient toujours son café de village à 83 ans, un mec au coeur d’artichaut passionné par les furets ou encore Mireille Mathieu qui travaille au Service des commerçants et des indépendants de la ville de Bastogne. Plutôt drôle et rythmé, Je suis belge (une fois) est parvenu à dégoter des personnages assez savoureux, attachants et décalés. Une célébration sans prétention de notre esprit surréaliste et bonhomme. J.B.

MIKE JUDGE: LES CONTES DU BUS DE TOURNÉE (S.2)

Série animée de Mike Judge, Richard Mullins et Dub Cornett.

Mardi 2/6, 20h30, Be Séries.

À la télé cette semaine: False Flag, John et Yoko, Je suis belge (une fois)...

« Tout ce qui suit, personnages ou événements, est réel. Cependant, l’oeuvre du temps et les substances illicites peuvent rendre le récit confus. » Ça y est. C’est reparti… Mike Judge est de retour sur BeTV avec ses Contes du bus de tournée. Dans la première saison, le créateur de Beavis and Butt-Head et de Silicon Valley se penchait sur les hors-la-loi de la country américaine. Il s’intéresse cette fois aux cinglés du funk et les raconte à nouveau en dessin animé à grand renfort d’images d’archive. Le premier épisode s’attaque à l’inimitable George Clinton. Virtuose du chant sous LSD, champion du défrisage à la patate et papy du sample dans le hip-hop, l’homme a construit un empire sous acides. Bootsy Collins se souvient du patron marcher sur les tables nu comme un ver lors d’un concert, juste chaussé de bottes en forme de pattes de poulet. Grâce à tonton Mike, les frasques de Funkadelic et Parliament n’auront bientôt plus aucun secret pour vous. J.B.

GOLFE, LA GUERRE DES PRINCES

Documentaire de Sylvain Lepetit et Miyuki Droz Aramaki.

Mardi 2/6, 20h50, Arte.

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© © Quark Productions

« C’est l’histoire de l’affrontement entre trois princes », entame le commentateur, avec cette tonalité stéréotypée des JT qui signifie: ici, vous aurez peur. Certes, le tableau n’est pas folichon: trois souverains arrivés entre 2013 et 2015 à la tête des monarchies pétrolières (Arabie Saoudite, Qatar et Émirats arabes unis) se disputent un gâteau à la manière de grands enfants. Leur rivalité a plongé le Golfe dans une tension dont l’issue, incertaine, peut affecter le monde. Le documentaire décrit la manière avec laquelle, par le sport, les arts, l’urbanisation ou les partenariats publics-privés, le Qatari Tamim al Thani, le Saoudien Mohammed ben Salmane et le chef émirien Mohammed ben Zayed installent une relation asymétrique avec l’Occident. À la guerre qui ravage le Yémen répondent les cyberattaques, les blocus économiques et les menaces d’invasion. Sous le regard paternaliste de pays occidentaux passés du statut de suzerains à celui de vassaux effectifs. N.B.

WARRIOR

Série créée par Jonathan Tropper et Justin Lin. Avec Andrew Koji, Olivia Cheng, Jason Tobin, Dianne Doan, Kieran Bew. ***

Jeudi 4/6, 20h30, Be 1.

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Dans une veine un peu similaire à celle inaugurée par Peaky Blinders, cette série lance un jeune et obscur « combattant » chinois dans les rues de San Francisco, en 1878. Tout juste arrivé sur les docks depuis son pays natal, propulsé homme de main de la mafia chinoise alors en pleine guerre de l’opium, Ah Sham est confronté à la brutalité du nouveau monde et de l’ancien. À coup de bagarres ultra-chorégraphiées, rythmées par un rock anachronique, la série revisite l’Histoire et la notion de modernité pour mettre en avant le racisme, la corruption et les rapports de force qui structurent le monde. La prestation de Jason Tobin rappelle les fulgurances de Bruce Lee. Bien plus qu’un hommage au maître, la série rend justice à un scénario original qu’il a lui-même proposé en 1971, mais qui a été édulcoré et transformé en Kung Fu (1972-1975 avec David Carradine). Un peu leste sur ses effets, Warrior conserve néanmoins le mordant de ce projet initial. N.B.

JOHN ET YOKO

Documentaire de Michael Epstein. ***(*)

Vendredi 5/6, 22h25, Arte.

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© © Yoko Ono

« Avec le recul, je crois que c’est pour faire cette chanson que nous nous sommes rencontrés. » Ces mots sont de Yoko Ono. La rencontre, c’est celle de l’homme de sa vie: John Lennon. Et la chanson, bien évidemment, c’est Imagine même si elle ne lui a pas du tout été créditée. Le documentaire de Michael Epstein tourne autour de l’album du même nom (celui avec Jealous Guy, Crippled Inside, I Don’t Want To Be a Soldier) dont il dévoile les coulisses et raconte la fabrication. Julian Lennon, l’ingé son Eddie Veale, Klaus Voormann, l’auteur et activiste politique Tariq Ali (avec qui le Beatle parlait du Vietnam et de tous les sujets qui passionnaient leur génération) ou encore le batteur Alan White ponctuent de leurs commentaires ce docu en immersion. À coups d’archives inédites, Epstein rentre dans l’intimité de John et Yoko. Celle d’un mec qui aimait rester au lit, fumer des joints et regarder la télé. Il retrace le parcours de Yoko (elle venait d’une famille privilégiée de banquiers) et revient sur leur coup de foudre. L’histoire de ces artistes idéalistes et activistes, de cet album mythique est l’occasion pour Arte de lancer un Summer of Freedom qui enchaînera films (The Big Lebowski, Le Cercle des poètes disparus, Good Bye, Lenin…), documentaires (sur Amy Winehouse, la Stax, Bob Marley…) et concerts (Johnny Cash en prison, les Stones à La Havane) pendant tout l’été. Vive la liberté… J.B.

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