Critique | Séries/Télé

[À la télé ce soir] Fais le mort!: le diabète au quotidien

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© Quilombo Films/Tajine Studio/Duplacena
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Titre - Fais le mort!

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - Matthew Lancit

Quand et où - Lundi 11 mars à 01 h 40 sur Arte

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le réalisateur Matthew Lancit interroge son corps et sa maladie, le diabète, dans un documentaire drôle et provocateur.

Surnommé “la maladie du siècle”, le diabète est en constante progression, aggravé qu’il est par les inégalités sociales, géographiques et les discriminations. D’ici 2050, plus de 1,3 milliard d’individus dans le monde devraient en souffrir. La hausse est drastique. Après avoir questionné son mode de vie de slacker suite à la naissance de sa fille (Flâneur(s)), Matthew Lancit interroge le rapport qu’il entretient avec son corps et la maladie. Tous les matins et soirs, comme à chaque repas, le réalisateur canadien installé à Paris suit le même rituel: il prélève une goutte de sang de son index pour vérifier son taux de glycémie, puis s’injecte de l’insuline.

Fais le mort! est tout sauf un documentaire médico-médical ou un apitoiement neuneu. C’est le journal vidéo intime drôle, trash et tendrement provocateur d’un diabétique. Lancit raconte ses cauchemars. Il interroge la mère de ses enfants, qui parle de l’odeur romantique de l’insuline. Il filme des gens par la fenêtre de chez lui et pronostique de quoi ils vont mourir. Il enregistre des conversations téléphoniques avec ses médecins, regarde des photos de pieds gangrenés sur Internet et simule une crise d’épilepsie alors que des ouvriers sont en train de travailler devant sa fenêtre. Le cinéaste évoque aussi le cas de son oncle Harvey, qui avait du diabète, ne se soignait pas très bien, a souffert de terribles complications et est mort assez jeune. Harvey a perdu l’usage de ses deux yeux, a été amputé des deux jambes et ses reins étaient connectés à une machine. Alors, inspiré par son compatriote David Cronenberg, Lancit expérimente avec les effets visuels, le maquillage et le latex. Il embauche ses deux petites filles dans des discussions et des mises en scène morbides. Une approche décalée, humoristique et gore de la maladie chronique et de la mort.

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