Critique | Séries/Télé

[à la télé ce soir] Children of the Enemy

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le père sort une photo de sa fille, Amanda, la dernière avant que ces clichés soient devenus haram. Comprenez interdits. Puis aussi qu’elle arrête le théâtre, la musique, le hip-hop… Tout ce qu’elle aimait. Amanda s’est radicalisée et s’est mariée au djihadiste Michael Skramo.

Un des terroristes de l’État islamique les plus connus de Suède, pays dans lequel il a d’ailleurs appelé à commettre des attentats. En 2014, ils sont partis secrètement en Syrie rejoindre Daech avec leurs quatre enfants d’alors. Si Amanda et son mari sont morts, leurs sept mioches sont encore là-bas, livrés à eux-mêmes. Le plus âgé a huit ans. Ils vivent dans le camp de Al-Hol prévu pour 9.000 personnes mais où 80.000 âmes, jeunes surtout, dorment dans des tentes. La plupart sans même avoir accès à l’eau courante. Children of the Enemy raconte le combat et le parcours du combattant de leur grand-père pour récupérer la marmaille. Chilien quinquagénaire de Suède qui ne peut pas trop compter sur l’aide des autorités et des organisations humanitaires (peu de gens se préoccupent du sort d’enfants de terroristes coincés en Syrie), Patricio Galvez retrouve leurs traces grâce à un avocat international. Ahurissant, touchant même si parfois crispant, le documentaire de Gorki Glaser-Müller a, malgré ses défauts, le mérite de braquer les projecteurs sur une problématique à régler d’urgence. Des milliers d’enfants attendent encore dans des camps syriens que leurs gouvernements agissent.

Documentaire de Gorki Glaser-Müller. ***(*)

Mardi 15/03, 20h30, Be 1.

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