Stayin’ Alive, l’expo qui fête la réouverture du BPS22

L’Interrogation, de Jean-Pierre Ransonnet © jean-pierre ransonnet
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Une petite renaissance”: c’est en ces termes que Pierre-Olivier Rollin, directeur, évoque la réouverture du BPS22 après huit mois de fermeture. Si les travaux de mise en conformité énergétique de la toiture sont achevés, tout n’est pas pour autant réglé. Il reste les abords du musée, dont la mue définitive, le très prometteur Charleroi District Créatif, intégrant l’UCharleroi et la Cité des Métiers, se profile à l’horizon de septembre prochain. Le tout pour une nouvelle configuration qui articulera de façon cohérente l’institution muséale carolo à un espace public digne de ce nom. Durant cette parenthèse de près d’un an, tout porte à croire que le doute a travaillé Rollin. Comment comprendre autrement la conversation intellectuelle qu’il a entretenue tout du long avec Yves Adrien et Paul Valéry, deux grands contempteurs de l’art sous cloche? “Musée n’est-il pas le mot le plus mort du monde? Si.

Devenir, Projet J’ai rêvé l’obscur, de Barbara Salomé Felgenhauer
Devenir, Projet J’ai rêvé l’obscur, de Barbara Salomé Felgenhauer © Barbara Salomé Felgenhauer

Voilà exactement le genre d’assertion avec laquelle l’initiateur de l’exposition Stayin’ Alive a dû batailler ferme. Afin de congédier ces lugubres perspectives, l’intéressé a fait appel à l’énergie du disco -d’où le titre emprunté aux Bee Gees. “Le disco, c’est une façon de faire la fête parce que l’on sait qu’on va mourir, quoi qu’il arrive”, assume ce spécialiste de Marthe Wéry. Cette fièvre est le fil rouge de la quarantaine d’œuvres issues des collections et déployées dans la Grande Halle qui, de Johan Muyle à Mounir Fatmi, en passant par Barbara Salomé Felgenhauer et Cindy Sherman, adressent “les problèmes caractéristiques de notre époque” -migrations, nouvelles spiritualités, questionnements identitaires, épuisement économique ou encore crise environnementale. En marge de cet excitant corpus, le visiteur découvrira deux propositions consacrées à Jean-Pierre Ransonnet (1944) et Jean-Pierre Point (1941-2023), deux artistes ayant en commun de résister au caractère consommable des images en abordant les photographies davantage comme des objets plutôt que des représentations. Enfin, une petite salle aborde un cinquième chapitre, liégeois celui-là, du Mail Art en Belgique.

Sans titre, de Jean-Pierre Point
Sans titre, de Jean-Pierre Point © jean-pierre point

Au BPS22, à Charleroi, jusqu’au 23/04.

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