Un dernier spectacle pour Jean-Luc Piraux, « mais pas l’ultime! »
Au bout des planches, c’est le dernier -“mais pas l’ultime!”, précise-t-il- spectacle de Jean-Luc Piraux. On connaît le poète de la scène, qui évolue de spectacle en spectacles au fil des sujets qui le happent. On l’avait vu récemment en cascadeur poète et père déchiré, dans le circassien Boutès. On le retrouve dans ce spectacle tout en poésie et douceur, sans fard, sur la fin. De carrière et de vie. Pour mieux célébrer le début. De tout.
Au bout des planches, du 09 au 26/01 au Théâtre Blocry, Louvain-la-Neuve. En tournée à Huy, Mouscron, Marche-en-Famenne. www.levilar.be.
Y a t il un point de départ précis au spectacle?
Pas vraiment. Mes spectacles se précisent en cours d’écriture. J’écris, j’improvise, puis j’invite les compagnons -Didier De Neck, Anne-Marie Loop…- à venir voir ce que je ne conscientise pas. Ici, ils ont dit: “Tu veux parler des premières et des dernières fois.” Je me suis interrogé aussi sur ce qu’on laisse aux jeunes générations. J’ai pensé à mes enfants, très engagés, qui travaillent dans des coopératives. L’un d’eux crée une ferme éducative. Je leur donne souvent un coup de main. Ils me demandent pourquoi je ne m’engage pas, en politique par exemple. Moi, je pense que je dis mieux les choses dans mon métier.
Pourquoi avoir choisi Natacha Belova pour la mise en scène, elle qui est du théâtre d’objets, de la marionnette?
On se connaît depuis qu’elle est arrivée en Belgique. Elle a été scénographe et costumière de certains de mes spectacles. Et j’ai fait un stage de marionnettes. Je lui ai demandé, on a fait un test. Ça marchait vraiment, artistiquement et humainement. Et sa langue maternelle n’est pas le français: elle questionne d’autres choses dans ses retours. Elle a un autre absurde que moi.
Selon elle, “vous portez votre théâtre en vous”, c’est-à-dire?
J’essaie d’aller chercher en moi ce qui résonne chez les autres. Dans mon travail, il y a une épure des images pour que les spectateurs deviennent acteurs. Comment faire vibrer nos cœurs sans dire? Souvent mon premier jet d’écriture est trop verbeux, évident. Je dois m’en détacher, pour véhiculer des images sans trop dire, sans être dans la morale. C’est du fil aérien, sans fil. Face au public, il y a une forme d’urgence à dire, donc une forme d’incarnation. Le physique, le corps, c’est nécessaire pour faire vibrer la vie.
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