[le jeu de la semaine] Les Gardiens de la Galaxie: un air de famille
Confirmant que le jeu vidéo solo n’est pas mort, Les Gardiens de la Galaxie est Une irrésistible déclaration d’amour au comic et au film.
En 2017, Ubisoft et Activision soutenaient que la demande de jeux vidéo solo était en berne. Propulsé par les revenus colossaux de leurs microtransactions, le succès de titres multijoueurs en ligne comme Apex Legends ou Fortnite poussait même Electronic Arts à fermer Visceral Games la même année. Mais tout laisse croire que la condamnation de ce studio spécialisé dans des triple A narratifs (Dante’s Inferno, Dead Space…) a été précipitée. Kena: Bridge of Spirits, Metroid Dread, Ratchet & Clank: Rift Apart… Le gaming offline se porte en effet comme un charme, notamment depuis cette rentrée. Et c’est ce que confirme tout sourire l’adaptation gaming des Gardiens de la Galaxie.
Le film du même nom sorti en 2014, réalisé par James Gunn, soufflait un vent d’air frais sur les adaptations de comics au cinéma. Vrombissant sur une bande originale 70’s détonnant avec son univers SF, son esprit de buddy movie décomplexé habite aujourd’hui son prolongement ludique. Le jeu d’action d’Eidos Montréal (Shadow of the Tomb Raider, Deus Ex: Human Revolution…) suit le groupe de mercenaires spatiaux freelance qui accumulent les coups foireux pour rembourser une dette et au passage sauver l’univers. Bénéficiant d’une mise en scène royale et de punchlines stellaires, leur épopée prend étonnement le temps de s’attarder aussi sur des thèmes introspectifs entre amitié, paternité et famille.
With a little help from my friends
Ce mélange très attachant se vit en enfilant les bottes à propulsion de Peter « Star Lord » Quill. Se dirigeant comme un Third Person Shooter classique, l’anti-héros aux doubles pistolets peut à tout moment demander l’aide de quatre frères d’armes en plein combat. Groot, végétal humanoïde iconique de la franchise, immobilise temporairement ses adversaires tandis que la lame de Gamora inflige un gros dommage à une seule cible. Complétée des explosifs de Rocket et de la force brute de Drax, cette panoplie offensive enrichit la grammaire du jeu sans pour autant réinventer la roue.
Utilisant également ce quatuor de pouvoirs spéciaux complémentaires sur des énigmes bloquant la progression, les phases exploratoires du jeu ne relèvent certes pas plus le niveau. Puzzle game, pilotage de vaisseau et autres quick time events complètent la diversité de ce gameplay de consommation courante. Difficile pourtant de bouder ces Gardiens tant leurs adversaires -d’une immense pieuvre volante lovecraftienne à des cubes de gélatine renfermant une structure tranchante- suscitent un étonnement visuel constant.
Cimetière spatial de vaisseaux agglutinés par une mousse rose, forteresse à l’architecture dantesque, souk extraterrestre bigarré… Les environnements du jeu, très beaux, sont gorgés en outre de scripts explosifs à la Call of Duty. La linéarité générale du jeu est toutefois cassée par des choix de dialogues déviant le cours de l’aventure notamment, entre infiltration ou combat pétaradant. Un détail qui témoigne du soin apporté à cette adaptation qui, en ne collant pas à tout prix avec la sortie du film, a pu prendre le temps de bien faire les choses.
Les Gardiens de la Galaxie
Action/aventure. Édité par Square Enix et développé par Eidos Montréal, âge: 16+, disponible sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5 (version chroniquée), Xbox One et Xbox Series. ****
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici