Microsoft se la joue télé-réalité pour lancer son nouveau projet prévu sur la Xbox 360, Gears of War 3. Les joueurs sont en effet invités à se prononcer sur le sauvetage – ou non – d’un personnage à la mort apparemment programmé. Le pauvre Carmine attend sa sentence.
C’est ce qu’on pourrait appeler du marketing 2.0. Finies les publicités où le sujet reçoit passivement l’information une main dans le paquet de chips, l’autre dans le pantalon. Aujourd’hui il faut que le consommateur soit partie prenante du projet, qu’il participe, qu’il s’investisse. Un pied dans le processus, l’achat du produit devrait couler de source. Et pour attirer le coco, il faut une histoire, du suspens, des larmes, du sang,… un peu d’émotion quoi ! Microsoft, pas fou, a bien compris qu’on était en 2010 et entame une campagne de promotion de son nouveau jeu vidéo adaptée à l’époque.
Le nouveau jeu en question, c’est Gears of War 3. Il s’agit d’un jeu d’action d’Epic Games prévu l’année prochaine sur la Xbox 360, qui met en scène la fratrie (maudite) des Carmine. Lors des deux précédents épisodes, Anthony et Benjamin Carmine n’ont pu échapper à leur destin et ont tristement rejoint l’au-delà. C’est maintenant au tour du troisième frère d’entrer en scène : Clayton « Clay » Carmine. Et inutile de préciser qu’au vu de la fin tragique de ses frères, on ne donnait pas cher de sa peau. Mais, bon âme, Microsoft vous permet de changer l’inéluctable. Le principe est le suivant : soit vous achetez un t-shirt virtuel à votre avatar Xbox sur lequel est inscrit Save Carmine (on ignore encore le montant) et vous essayez de maintenir en vie le bonhomme. Soit vous vous laissez aller à vos pulsions les plus noires et vous achetez à votre avatar le t-shirt Carmine must die. Quoi qu’il arrive, les bénéfices iront directement à l’association caritative Child’s Play, qui offre des jeux et jouets aux enfants les plus démunis.
L’opération sauvetage aura lieu à partir de 29 juillet. Reste à savoir si les joueurs s’émouvront pour la condition de ce malheureux Carmine (parce que nous franchement…). Et surtout s’ils se laisseront séduire par les manoeuvres du rusé Microsoft qui, cerise sur le gâteau marketing, légitimise son action par le biais d’une oeuvre caritative. Dans ce cas, qui ose encore critiquer? Pas nous… Mais à la question « quel t-shirt acheter?« , on peut aussi décider de s’en foutre.
Maxime Morsa (stg)
