Painkiller: une nouvelle série percutante sur la crise des opioïdes aux États-Unis
Titre - Painkiller
Genre - Drame
Réalisateur-trice - Micah Fitzerman-Blue et Noah Harpster
Quand et où - Disponible sur Netflix
Année - 2023
Casting - Avec Matthew Broderick, Uzo Aduba, Taylor Kitsch
Après Dopesick débarqué sur Disney+ fin 2021, au tour de Netflix de proposer sa propre narration sur la crise des opioïdes qui frappe les États-Unis depuis 1998, et son origine maléfique: Purdue Pharama, la société qui a commercialisé l’OxyContin et derrière lequel se cache la famille Sackler, aigrefins dysfonctionnels et mécènes. Versant fictionnel d’une réalité dont elle s’inspire largement et qu’elle rend de manière chorale, la série s’attarde davantage sur le mode opératoire de Richard Sackler. Ce PDG de Purdue, qui a sans vergogne imaginé un antidouleur dérivé de l’héroïne et auquel il a collé des méthodes de vente à faire pâlir d’envie Tupperware, est joué avec bravoure par un Matthew Broderick plutôt surprenant. Face à lui, se dresse Edie Flowers, substitut du procureur de Virginie qui enquête sur les méthodes frauduleuses et corruptrices de Purdue, personnage auquel Uzo Aduba offre un tempérament bouillonnant.
Plus trash et moins fin que Dopesick, Painkiller emporte tout de même l’adhésion par son traitement des récits des individus emportés par l’assuétude, leur fragilité économique et sociale intrinsèque, qu’il oppose au calcul froid de Sackler et de ses vendeurs. S’y noue un dialogue qui éclaire la relation pipée d’une population à la douleur, au plaisir, au travail, au mérite et à l’argent. Introduite sobrement et magistralement en début de chaque épisode par un court témoignage de proches de victimes d’overdoses, percutante, captivante et pour tout dire, addictive, Painkiller appuie toujours plus là ou ça fait mal.
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