Voix de femme (7/7): Beyoncé, a way to bey

Beyoncé © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Star pop internationale, femme indépendante, icône de mode, mère, épouse… Depuis quelques années, Beyoncé Knowles a peaufiné son programme de girl « soft » power. Comme une version 2.0 et décomplexée du combat féministe…

DURANT TOUT L’ÉTÉ, NOUS REMONTONS LE FLEUVE DE L’ÉMANCIPATION FÉMININE À TRAVERS LE PORTRAIT DE CHANTEUSES, UNE PAR DÉCENNIE, QUI ONT FAIT AVANCER LA CAUSE. SEPTIÈME ESCALE: LES ANNÉES 2010 AVEC BEYONCÉ.

Postée sur son compte Instagram, en juillet 2014, la photo a fait le tour du monde: Beyoncé reprenant la pose de Rosie « the riveter » (voir page 13). Tout y est. Le foulard rouge sur la tête, la chemise en jeans, les manches retroussées… « We can do it! » Ressortie par les féministes au début des années 80, l’image de Rosie avait été créée au départ pour booster le moral des troupes pendant la Seconde Guerre mondiale. Les hommes ayant déserté les usines pour aller combattre, les femmes étaient appelées en masse derrière les chaînes de montage pour reprendre le boulot. Ou quand, tout à coup, le sexe dit faible se montrait aussi « fort » que l’autre…

1944-2014. Septante ans plus tard, Rosie est devenue un symbole américain. A son image, les femmes ont rangé leur tablier de housewives pour devenir enfin des travailleurs comme les autres. Elles continuent juste d’être payées moins (de l’ordre de 10%, en 2013, en Belgique)… Il ne faudrait pas balayer pour autant les acquis: le droit de vote, la libération sexuelle, la légalisation de l’avortement, etc. La révolution féministe a soufflé, bouleversant les schémas patriarcaux traditionnels. Y compris politiques, jusqu’au sommet de l’Etat: Angela Merkel en Allemagne, Dilma Rousseff au Brésil, Michelle Bachelet au Chili, Erna Solberg en Norvège, Sheikh Hasina au Bangladesh…

Une photo publiée par Beyoncé (@beyonce) le

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

L’essentiel du combat gagné, certains ont pu se demander si le mouvement avait encore une raison d’être. Et si oui, sous quelle forme le mener? Comment éviter par exemple qu’il remplace un sexisme par un autre? Les lendemains de victoire ont pu parfois avoir un goût amer: comment zigzaguer entre les nouvelles possibilités et les anciens réflexes, être à la fois une femme forte, indépendante, amoureuse, sexuée, éventuellement maternante? I’m every woman, chantait Chaka Khan… Et puis que veut dire encore le mot « féminisme » quand une politique comme Sarah Palin, première candidate républicaine à la vice-présidence de l’Histoire des Etats-Unis en 2008, s’en revendique, tout en s’opposant à l’avortement? Le débat est sans fin.

Problèmes de riches que ces questionnements existentiels? En Arabie saoudite -où les femmes ne peuvent pas conduire non accompagnées- ou au Pakistan -où les autorités n’arrivent toujours pas à endiguer les crimes d’honneur-, on doute probablement moins de la pertinence de la cause féministe. Où quand le relativisme culturel ne relativise pas toujours tout…

Le féminisme frontal semble malgré tout passé de mode. La version offensive, voire agressive, proposée par exemple par les Femen a fini par essuyer pas mal de critiques. Fondé en 2008 en Ukraine pour dénoncer la domination masculine entretenue notamment par les religions, le groupe a multiplié les actions spectaculaires. Quitte à agacer, voire lasser… Etre féministe en 2014? C’est donc plus que jamais un exercice d’équilibriste, entre girl power et féminité assumée. Ou encore saluer un héritage, des luttes, tout en les dépassant. Au sommet de la culture pop, Beyoncé est sans doute celle qui l’a le mieux compris.

Hits au féminin

Au départ, Beyoncé Knowles (Houston, 1981) a pourtant tout de la machine américaine, monstre d’entertainment davantage programmée pour occuper les sommets des hit-parades que pour tenir une posture revendicatrice. Quoique. Sa carrière démarre avec les Destiny’s Child, à la fin des nineties. Un girls band dont les ficelles sont tirées en coulisses par des producteurs, un peu à la manière des Marvelettes ou des Supremes de la Motown? Il y a de ça, mais pas uniquement. Dans Women Make Noise, Elisabeth Keenan explique: « Dans les années 90, le concept de girls group a été remis au goût du jour, mais avec un twist. Le « girl power », qu’il soit emprunté au mouvement riot grrrl ou à des rappeuses comme Queen Latifah, se retrouvait tout à coup infusé dans les harmonies classiques des groupes de filles. En 1992, l’album Funky Divas du groupe r’n’b En Vogue contenait notamment deux morceaux (My Lovin et Free Your Mind, ndlr) qui faisaient le lien entre l’émancipation hip hop et celle des filles de la pop (…). Les deux chansons ont donné le ton pour les groupes qui viendront plus tard, présentant leurs chanteuses comme des femmes fortes, inflexibles, tout en lorgnant vers la structure narrative et le concept des groupes féminins des années 60. »

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Comme leurs aînées, les Destiny’s Child chantent, dansent, enfilent les routines sexy. Mais s’affirment aussi Independent Women. Sur le tube sorti en 2000, elles expliquent notamment: « Essaie seulement de me contrôler, mon garçon/Tu seras vite remballé », ou encore « J’achète mes diamants et j’achète moi-même mes bagues ». Le cliché de la « material girl », certes, mais au moins à ses propres frais…

Quand le groupe se sépare en 2006, chacune des trois membres du groupe a déjà sorti un album solo. Beyoncé Knowles est la dernière à dégainer avec Dangerously In Love (2003). Son premier single, Crazy In Love, avec le rappeur et futur mari Jay-Z, est directement un carton. Il est accompagné d’un clip dans lequel la chanteuse callipyge ne lésine pas sur les poses lascives. Avec une attitude frondeuse et les sourcils froncés certes. Mais sans vraiment s’éloigner de certains canons, voire clichés, du r’n’b. De loin, Beyoncé Knowles a tout du robot, artiste imperturbable née pour être star.

Au même moment pourtant, les filles de la pop s’émancipent de plus en plus. Il y a toujours eu des Madonna, Neneh Cherry… Filles délurées et opiniâtres, bien décidées à ne pas se laisser faire. Mais au milieu des années 2000, elles envahissent de plus en plus franchement les charts. En Angleterre notamment, avec cette grande gueule de Lily Allen, ou encore les Kate Nash, Florence & The Machine, Marina & The Diamonds… Et puis il y a le cas Amy Winehouse, âme destroy, voix et charisme comme on n’en trouve qu’une fois par décennie. Elle meurt en 2011, l’année où sort 21, le deuxième album d’Adele, plus gros carton de cette année-là. Musicalement, les deux chanteuses n’ont peut-être pas grand-chose à voir. Par contre, à mille lieues des canons de beauté classique, l’une comme l’autre, elles rappellent à l’industrie du disque qu’une fille n’est pas obligée de s’effacer ou de jouer la séduction, pour plaire et convaincre.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Do the twerk

21 février 2012. Cinq membres des Pussy Riot, un collectif punk féministe, entrent dans la cathédrale du Christ sauveur, à Moscou. Elles s’agitent devant l’autel, pendant que les caméras filment et que les agents de sécurité déboulent. Les images serviront au clip de A Punk Prayer – Mother of God, Chase Putin Away! L’action guérilla, qui entend dénoncer le soutien de l’Eglise à la politique virile du président Poutine, n’est pas du goût des autorités. Trois Pussy Riot sont arrêtées et condamnées à deux ans de prison pour « hooliganisme, motivé par la haine religieuse ». A l’Ouest, on s’indigne. Des artistes comme Madonna ou Björk montent au créneau. A y regarder de plus près, il est cependant moins question de féminisme que de liberté d’expression. Après Mandela, le Tibet ou Aung San Suu Kyi, le petit monde de la pop a trouvé une nouvelle cause sympathique certes, mais surtout exotique.

Des débats féministes, il y en a pourtant dans l’industrie musicale. Un grand classique du genre: quelle image les clips renvoient-ils de la femme? L’été dernier, c’est par exemple la vidéo du Blurred Lines de Robin Thicke qui a fait jaser. Dans le viseur, le défilé de clichés machos et sexistes… Le chanteur mâle se défendra en revendiquant le second degré. Quelques semaines plus tard, Lily Allen mettra son grain de sel dans la discussion avec son single Hard Out There. La British brunette dégaine –« Pas besoin de remuer mon cul/ j’ai un cerveau »-, précise –« si je te parle de ma vie sexuelle, tu me traiteras de pute/Mais quand les mecs parlent de leurs « salopes »/Personne ne s’offusque », et ironise: « ça ne te plairait pas d’avoir quelqu’un qui te traite comme un objet? ».

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Pendant ce temps, une Néo-Zélandaise remplace Thicke au sommet des charts. Lorde a 17 ans, un non-look de jeune nonne vaguement new wave, et chante Royals, hit anti-bling bling qui se plaint que les chansons ne parlent plus que diamants, déglingue alcoolisée et dents en or. A peine plus âgée, Miley Cyrus (21 ans) est à peu près son antithèse. Vue auparavant chez Disney (Hannah Montana), Cyrus reprend la provoc’ sexuelle là où Madonna l’avait laissée. Elle popularise notamment le twerk, déhanchement plus que suggestif, bassin penché, langue pendante. Que cherche Cyrus? A nouveau, les avis sont divisés: de la publicité à bon compte quitte à rabaisser l’image de la femme? Ou joue-t-elle avec ses « armes », offensive certes, mais gardant le contrôle, loin de l’image de poupée écervelée, manipulée en coulisses?

Retour à la case départ. Le féminisme comme un dilemme, une « double contrainte » insolvable. Il y a la volonté de revendiquer une identité mais sans y être résumée; de rappeler les combats sans se voir accolée une nouvelle étiquette réductrice. On pose la question autour de nous. Elles ont 30 ans, sont jolies, intelligentes, bosseuses, indépendantes. Féministes? A ma gauche: « Le féminisme, c’est revendiquer le droit de faire les mêmes choix que les hommes. » A ma droite: « Malheureusement, les femmes sont les principales artisanes de leurs aliénations, par ignorance sans doute, par confort peut-être. Parce que la lutte est fatigante, et que « féminisme » sonne pour beaucoup comme un gros mot. C’est moche d’être féministe, ça sent l’hystérie, ça sent la gouinerie, ça sent les poils et la transpiration. »

Jeune femme moderne

C’est vrai que le terme charrie vite les clichés. Il n’est donc pas étonnant que celle qui le représente le mieux aujourd’hui dans la pop est celle qui s’en réclame… le moins. Le féminisme frontal, Beyoncé évite. Trop de contradictions en elle, trop de temps passé à tenter de rentrer dans une case (la star lisse et imperturbable) pour tomber dans une autre. Beyoncé Knowles n’en est pas moins une femme indépendante, business-woman qui parvient à enregistrer et sortir un album –Beyoncé (2013)- du jour au lendemain, sans que sa firme de disques ne soit au courant, créant la sensation (plus de 800.000 copies téléchargées en trois jours sur iTunes). En mai dernier, elle fait la couverture du Time magazine, consacré aux 100 personnes les plus influentes dans le monde. Elle y passe pour l’exemple d’un féminisme d’autant plus pertinent qu’il ne se dit pas. « Avec son dernier album, Beyoncé est devenue la personnification d’un féminisme moderne pour une génération qui est réfractaire à revendiquer le mot. »

Moderne, vraiment? Quelques mois avant la sortie de son album éponyme, Knowles s’est lancée dans une grande tournée mondiale. En l’intitulant The Mrs Carter Show World Tour, celle qui suppliait de se faire mettre la bague au doigt (Put A Ring On It) se présente d’abord comme la femme de son mari… On est loin du discours émancipateur. Sur scène, elle met cependant directement les choses au point. Elle est par exemple accompagnée d’un groupe exclusivement féminin, et démarre avec le titre Run The World (Girls). « Qui fait tourner le monde? Les filles! », précisant encore plus loin: « Ne pensez pas que je suis juste sa petite femme » (Flawless)…

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

En janvier dernier, pour la revue The Shriver Report, elle publie un article intitulé: « L’égalité entre les genres est un mythe! », expliquant qu’en moyenne, aux Etats-Unis, les femmes ne touchent que 77% de ce que les hommes gagnent. Pas question pour autant de guerre des sexes. « A moins que les femmes et les hommes ne disent ensemble que c’est inacceptable, les choses ne changeront pas. Les hommes doivent exiger que leurs femmes, filles, mères, et soeurs gagnent davantage -en rapport avec leurs qualifications, pas leur sexe. » Sur son morceau Flawless, elle reprend également un extrait d’un discours de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie: « On apprend aux filles à se diminuer, à se faire toutes petites. On leur dit: « Vous pouvez avoir de l’ambition, mais pas trop. Vous devriez viser le succès, mais pas trop. Sinon, vous deviendrez une menace pour l’homme. »« 

Au final, si Beyoncé est « moderne », c’est avant tout parce qu’elle ne veut pas choisir. Elle peut être une femme émancipée et mariée. Une star control freak, monstre de travail, et une mère. Une fille jolie, sans correspondre aux top model filiformes. Une féministe sans avoir besoin de jouer l’affrontement avec les hommes. Elle veut pouvoir parler sexualité sans se faire traiter de racoleuse, laisser l’autre prendre les choses en main (Drunk In Love) ou au contraire diriger la manoeuvre (Blow, ode au cunnilingus), parce qu’au bout du compte: « Les hommes pensent que les féministes détestent le sexe mais c’est une activité très stimulante et naturelle que les femmes adorent » (en français dans le texte, sur Partition).

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Dans l’article du Shriver Report, elle écrivait encore: « Les femmes représentent plus de 50 % de la population et plus de 50% des votants. Nous devons exiger de recevoir 100% des opportunités. » Beyoncé veut tout. Ou en tout cas revendique la possibilité de tout vouloir. Parce qu’être une femme n’est pas une raison d’espérer moins…

Girls

DE LENA DUNHAM, 2012

Voix de femme (7/7): Beyoncé, a way to bey
© HBO

Elle est jeune (à peine 28 ans), new-yorkaise, drôle et spirituelle. Pas moche, mais pas vraiment une bombe non plus, avec sa coupe garçon et sa dégaine de petite boulotte. On la compare volontiers à Woody Allen -même ville, même manière de se mettre en scène, mêmes penchants pour l’auto-confession et le divan psy (elle souffre de troubles obsessionnels compulsifs). Elle a également promis de ne pas se faire passer la bague au doigt tant que le mariage homo ne sera pas légalisé aux USA, et a réalisé un petit film pour expliquer que la « première fois » qu’elle l’avait fait, c’était avec… Barack Obama (en 2008, elle votait en effet pour la première fois en donnant son vote au sénateur de l’Illinois).

En à peine deux ans, Lena Dunham est devenue une nouvelle référence de la culture pop. Et un exemple du féminisme 2.0. Ce n’est pas un hasard si elle a choisi le média série télé. Pour la génération Y dont elle fait partie, c’est le format qui raconte peut-être le mieux aujourd’hui la réalité contemporaine américaine. Depuis la moitié des années 90, les séries télé ont fait leur révolution et ont permis de mettre à l’écran des personnages féminins inédits (et on ne parle pas de Joséphine ange gardien ou Julie Lescaut). Et diversifiés. Aujourd’hui, il est donc possible de suivre les rebondissements de la carrière politique d’une femme Premier ministre (Borgen), les obsessions d’une officier de la CIA (Homeland) ou la vie dans une prison pour femmes (Orange Is The New Black)…

Avec Girls, lancée en 2012 sur la chaîne HBO et produite par Judd Apatow, Lena Dunham prolonge elle une certaine idée de la série « girly », mais mise au goût du jour. Ses traits d’humour ironiques/doux-amers, par exemple, ont directement fait mouche. La crudité/réalisme de certaines scènes et dialogues, aussi. Le show a ainsi déjà remporté deux Golden Globes et Dunham est devenue la première femme à recevoir le Directors Guild Award for Outstanding Director in a Comedy Series. Girls tourne autour du personnage d’Hannah Horvath (Lena Dunham herself), jeune aspirante écrivaine qui doit se débrouiller à New York après que ses parents aient fini par lui retirer leur soutien financier. Elle trouve un appart avec sa meilleure amie Marnie, traîne avec Jessa, globe-trotteuse sexuellement offensive, et Shoshanna, étudiante plus réservée. Elle a aussi un mec -ou plutôt un sex friend avec lequel la relation a du mal à « décoller ». C’est tout? C’est tout, mais écrit avec finesse et esprit.

Prolongement fauché et autrement névrosé de Sex and the City, Girls a pu agacer certains: son casting de petites bourgeoises blanches dans une ville pourtant cosmopolite, son côté générationnel parfois clivant… N’empêche: en se penchant et en se concentrant sur du « particulier », Girls n’en montre pas moins des personnages universels et authentiques. Loin des canons de beauté classiques, Hannah est tout sauf glam, taille médium, montrant ses bourrelets à l’écran. Elle vit une relation foireuse, parle cul et avortement, se drogue, paraît à la fois déterminée et sonnée par l’époque… La série pourrait passer souvent pour plus « générationnelle » que « féministe ». Mais il ne faudrait pas se leurrer. En janvier 2013, Dunham expliquait encore: « Je sais que pendant longtemps j’étais embarrassée à l’idée de dénoncer telle attitude misogyne et de passer pour la chieuse qui n’arrête pas de se plaindre. Mais le fait est qu’on ne peut rien lâcher -en tout cas pas tant qu’on n’a pas senti que l’on a été entendues. »

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

REPÈRES

2011 Les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, ainsi que la journaliste yéménite Tawakkol Karman (première femme arabe et plus jeune lauréate), reçoivent le Prix Nobel de la Paix, récompensant leur « combat non violent pour la sécurité et les droits des femmes ».

3 avril 2011 La première « Slutwalk », littéralement « Marche des putes », est organisée à Toronto pour protester contre la justification que certains font du viol, l’expliquant par les tenues trop »légères » portées parles victimes. Depuis, d’autres manifestations similaires ont essaimé en Amérique du Sud et en Asie.

19 novembre 2011 Lancement en Communauté française de la campagne Marie et Fred, une première en Europe, visant à sensibiliser à la violence psychologique dans le couple, « premier stade de la violence conjugale ».

16 avril 2012 Lancement du site web collaboratif anglais Everydaysexismproject, recensant les exemples de sexisme subi par les femmes au quotidien.

26 mai 2013 La Vie d’Adèle remporte la Palme d’or à Cannes.

26 septembre 2013 Le gynécologue congolais Denis Mukwege reçoit le Right Livelihood award, sorte de Prix Nobel alternatif, décerné pour son travail mené à l’hôpital Panzi de Bukavu, où il soigne les femmes violées par les forces rebelles, dans l’Est du Congo.

24 avril 2014 En Belgique, le Sénat approuve la loi sur le nom des enfants. Les parents pourront désormais donner à leur enfant le nom du père, de la mère ou les deux dans l’ordre voulu.

14 juillet 2014 L’Eglise anglicane d’Angleterre donne son feu vert à l’ordination de femmes évêques.

29 juillet 2014« Une femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire fort en public », dixit Bulent Arinç, vice Premier ministre turc…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content