
Il y a la hype, la contre-hype, et puis surtout, le plus important, la vie après. En 2008, Vampire Weekend sortait un premier album quasi parfait, rempli de mini-tubes jouissifs (Cape Cod Kwassa Kwassa, A-Punk, Oxford Comma, Mansard Roof…).
Le buzz était largement mérité: l’album dépassait à peine la demi-heure, mais multipliait les pistes, mêlant aussi bien l’influence de Paul Simon (Graceland) que des Talking Heads ou de Jonathan Richman. Deux ans plus tard, l’album Contra a confirmé, mais, trop bien coiffé, trop bien habillé, il ne parvenait pas à enthousiasmer autant que le premier essai. Affaire classée, Vampire Weekend?
Une demi-écoute de Modern Vampires of the City suffit à relancer la machine. Fondamentalement, Vampire Weekend n’a pas changé grand-chose à son ADN. Il reste toujours ce groupe d’éternels étudiants intellos, propres sur eux et über new-yorkais -la pochette, la topographie des chansons… Tout en conservant son identité, il bouge cependant légèrement les lignes, retrouvant du coup la fraîcheur et l’instantanéité de son premier album. Unbelievers par exemple démarre comme un morceau typique de Vampire Weekend, mais se libère dans un crescendo émouvant. Le groupe démontre à nouveau qu’il est parfait quand il joue à l’idiot savant: Diane Young est une sorte de rock’n’roll fifties démonté et remonté de travers, Ezra Koenig s’amusant à déformer sa voix. Ailleurs (par exemple sur Ya Hey, titre faussement naïf), Vampire Weekend se montre aussi plus consistant, à la fois direct et joyeusement tarabiscoté. En un mot, irrésistible.
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Vampire Weekend, Modern Vampires of the City, Distribué par XL. ****
En concert le 04/07, à Rock Werchter.
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