Critique | Musique

Un album en apesanteur pour Rozi Plain

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© DR
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Album - Prize

Artiste - Rozi Plain

Genre - Pop

Label - Memphis Industries

Critique - Julien Broquet

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Rozi Plain a enregistré entre amis à Londres et dans les Landes un cinquième album solo imaginatif qui flotte comme du Aldous Harding.

C’est l’un des discrets et méconnus joyaux de la couronne. L’un des trésors cachés, des bijoux mélomanes que la Grande-Bretagne semble rechigner à sortir de leur confidentialité. C’est le genre d’artiste subtile et poétique qui fait voyager l’esprit et parle davantage aux abonnés des Inrockuptibles qu’aux lecteurs du New Musical Express. Née Rosalind Leyden du côté de Winchester, ville modeste du sud de l’Angleterre mondialement connue pour sa cathédrale où repose Jane Austen, Rozi Plain est le style d’artiste singulière qui ne s’en laisse pas compter. Même sortir son disque un vendredi 13 ne lui fait pas peur. D’ailleurs, comme elle dit, c’est un vendredi 13 que ses parents se sont rencontrés et que sa sœur a obtenu son permis tracteur…

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La musique de Rosalind -qui a étudié l’art à Bristol- est plus bucolique que bourrine, plus rêveuse que terre à terre. Écouter ses chansons, écrivait encore récemment le quotidien The Guardian, c’est comme chercher des formes dans les nuages. Et comme on en connaît un rayon ici en matière de ciels couverts… Prize, son cinquième album solo, résume quinze ans de carrière. Quinze ans d’évolution, de complexification et de collaborations. Rozi Plain a l’esprit d’équipe et d’initiative. Elle a créé le label collectif Cleaner Records et sorti son premier album en 2008 sur Fence, la maison de disques de James Yorkston et de King Creosote. Elle joue dans This Is The Kit, le groupe de Kate Stables et de Jesse D. Vernon (Morning Star), et contribue régulièrement à la musique de ses amis comme François Marry (Frànçois and The Atlas Mountains).

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Enregistré au Total Refreshment Centre, incubateur de la bouillonnante scène jazz londonienne et bien plus encore, mais aussi en France, au Shorebreaker Studio, à Tarnos, au sud des Landes en suivant le littoral, Prize est un de ces albums solo qui n’en sont pas vraiment. Ils sont une quinzaine à y avoir participé. Des habitués comme Kate Stables, la harpiste Serafina Steer et Amaury Ranger, mais aussi à nouveau le facétieux saxophoniste Alabaster DePlume et son pote Danalogue (The Comet Is Coming). C’est que la musique paysagiste, délicate, sensible, éthérée et hypnotique de la trentenaire est pour le moins élaborée. Tout en texture, résultats d’un travail d’orfèvre à la croisée de la pop, de l’electronica, du folk et du jazz, ces dix nouvelles chansons amènent ailleurs. En lévitation. En apesanteur. Intime, à la fois personnel et universel, Prize est un disque qui flotte. Les instruments y sonnent parfois de manière étrange, se mêlent et se fondent pour créer un monde de songes proche de l’univers d’une Aldous Harding qu’on s’imagine même par moments entendre chanter (Complicated). Race for the Prize

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