Critique | Musique

The Smile, la création d’atmosphère pour ambition

4 / 5
4 / 5

Album - Cutouts

Artiste - The Smile

Genre - Rock

Label - XL Recordings

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Thom Yorke, Jonny Greenwood et Tom Skinner sortent leur deuxième album de l’année et poursuivent leur sans-faute.

Il y a maintenant un peu plus de deux ans, juste après la prestation cinq étoiles de The Smile à TW Classic, il était compliqué de ne pas s’enthousiasmer devant un Thom Yorke retrouvé. Mordant, souriant, excité, le chanteur de Radiohead semblait libéré. Comme débarrassé du poids parfois un peu encombrant d’un groupe qui avait vendu quelque 40 millions d’albums dans le monde et exercé une influence déterminante sur l’Histoire de la musique. Que ce soit musicalement et plus largement artistiquement, commercialement ou écologiquement parlant.

Le temps semble avoir confirmé ces supputations. Alors que Radiohead se terre dans un relatif silence depuis la sortie en 2016 d’A Moon Shaped Pool, Yorke retravaille Hail to the Thief pour accompagner une relecture de Hamlet et a annoncé en juin une tournée solo automnale (en Nouvelle-Zélande, en Australie, à Singapour et au Japon) qui le verra interpréter des titres de son passé plus ou moins récent, tandis que The Smile débarque aujourd’hui avec son deuxième album de l’année. Son troisième en deux ans.

À la base, on pensait en avoir un avant-goût au Pukkelpop mais Jonny Greenwood est tombé gravement malade suite à une infection nécessitant une hospitalisation d’urgence et un passage par les soins intensifs. Le frère de Colin va mieux, merci pour lui. Il travaille actuellement sur la bande originale du prochain Paul Thomas Anderson (The Battle of Baktan Cross, avec Leonardo DiCaprio et Sean Penn). Tandis que le redoutable batteur Tom Skinner est actuellement sur les routes d’Europe avec sa propre musique…

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Mis en boîte entre Oxford et Londres (à Abbey Road, excusez du peu) en même temps que son prédécesseur Wall of Eyes (la pochette à elle été peinte par Yorke et Stanley Donwood pendant le processus d’enregistrement), Cutouts s’ouvre sur Foreign Spies, un trip ambient paysagiste. Une promenade flottante et onirique. Mais il s’élève irrémédiablement dès le splendide et envoûtant Instant Psalm pour mieux se tordre d’une crise d’épilepsie sonore aux paroles ésotériques (Zero Sum). Si Eyes & Mouth, qu’ils jouent quasiment chaque fois sur scène depuis leurs débuts, hésite entre le jazz et le math rock, Don’t Get Me Started semble se faufiler dans les couloirs étroits et obscurs d’une boîte de nuit filmée par David Lynch et est clippé par Weirdcore (Aphex Twin, MIA…). The Slip joue avec les guitares et l’électronique. No Words s’aventure en terres kraut.

Produit par Sam Petts-Davies, le nouveau Nigel Godrich du tandem Yorke/Greenwood, entre autres croisé auprès de Warpaint, de Radiohead, des Red Hot et de Frank Ocean, l’album comprend les arrangements de cordes du London Contemporary Orchestra et se conclut tout en douceur avec Bodies Laughing. Rappelant les moments les plus calmes de Paranoid Android. The Smile n’est pas là pour rigoler mais son troisième album emplit à nouveau de bonheur.

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