Sofiane Pamart, le pianiste préféré des rappeurs, met le Gent jazz dans sa poche

Sofiane Pamart, Gent Jazz © Kevin Meyvaert
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

A Gand, le Gent Jazz Festival a trouvé sa vitesse de croisière, cultivant plus que jamais son éclectisme. La preuve avec le solo de Sofiane Pamart, pop star du piano.  ase write your introduction text here

Il ne faut pas toujours être très nombreux pour créer tout un monde musical. Mercredi soir, au Gent Jazz, la tendance était ainsi à la formation resserrée. D’Asaf Avidan, le chanteur israélien, qui réussit, petit à petit, à décoller l’étiquette de one-hit wonder accidentel (The Reckoning-One Day) pour endosser le costard de songwriter extra-terrestre, construisant ses morceaux en direct seul sur scène. Au duo bruxello-liégeois Kowari et ses paysages sonores électro néo-classiques. En passant par la tête d’affiche de la soirée : Sofiane Pamart.

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La veille encore, on avait vu le Français aux côtés de SCH, dans un épisode de Nouvelle Ecole, le télécrochet rap de Netflix. Aujourd’hui, donc, le voilà sur la scène du Gent Jazz. Un grand écart qui est, à la fois, raccord avec un festival dont l’éclectisme brasse large, bien au-delà de sa coloration jazz de départ. Mais qui montre bien également le côté caméléon du pianiste tout-terrain. Sofiane Pamart s’est fait en effet un nom en accompagnant le gratin de la scène rap francophone. Du Belge Scylla à Dinos, en passant par Josman, JoeyStarr, Vald, etc. Aujourd’hui, il en emprunte volontiers les codes show-off pour décoincer l’image du piano solo, et en refaire une figure populaire

Pamart, piano king

Et cela marche. Au Gent Jazz, celui qui est à la fois médaille d’or du Conservatoire de Lille et titulaire d’un MBA en management des industries créatives, arrive ainsi sur scène en veste/pantalon de cuir noirs, et gants de motard coupés noirs et lunettes… noires. Seule touche de couleur : un foulard Hermès, autour du cou, et une coloration de cheveu, rouge. Un vrai look de star pour le musicien, désormais basé à Los Angeles.

Pas de délit de belle gueule pour autant. Virtuose, Sofiane Pamart sait comment s’y prendre pour faire tournoyer les notes de ses ballades sentimentales, gérant parfaitement ses effets. Adepte du romantisme de Chopin et Liszt, il s’aventure ici dans une sonata de Mozart. Avec une expressivité qui irritera certainement les spécialistes. Mais, cela tombe bien, on n’est pas au Concours Reine Elisabeth. Et Sofiane Pamart de lorgner d’ailleurs davantage vers les B.O. de Michel Legrand que vers Paganini. Ici, il cite également la Bohême d’Aznavour, tandis que, là, il plaque des accords latin-jazz du meilleur effet. Puisqu’il est en Belgique, il reprend également Les Yeux de ma mère d’Arno, avec qui il a réalisé tout un disque de reprises, peu avant sa mort.  

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Mais ce sont encore ses propres morceaux, tirés de ses trois albums, qui récoltent le plus de succès. Sofiane Pamart livre par exemple une version emballante d’I – titre qui a fait l’objet d’une session Colors, capsules lives diffusées sur Youtube, et réservées habituellement à de jeunes stars pop émergentes. D’abord timide, le public va vite se décoincer en applaudissant et criant sur Medellin, l’un de ses « tubes ». Rassuré, l’intéressé va d’ailleurs multiplier les signes de connivence avec son audience – clins d’œil, lancement de clapping pendant le rappel, etc. Musicien ou entertainer, Sofiane Pamart a décidé de ne pas choisir. Et de devenir ainsi cet artiste, capable de captiver un public, pendant un peu moins d’une heure et demi, juste avec un piano solo. Et des cheveux couleur lila

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