Sharkozisme au BSF

Sharko © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Ce dimanche au Brussels Summer Festival, Sharko donnait son deuxième concert de retour, après cinq ans d’absence. Avec un final proche du magistral.

On a un gros faible diagnostiqué pour David Bartholomé et son Cosmic Woo Woo solo de l’automne 2011, disque perso de belle gondole poétique. L’intimité de l’Arlonnais-qui-n’annonce-pas-son-âge (il est de 1973), se décrypte en scène aux antipodes de la retenue, Freddie Mercury bio-hétéro.

Il y a aussi Sharko, trio que David partage avec Teuk Henri, guitariste vertébral, et une tournante de batteurs. Cinq albums en dix ans et un succès au pays qui ne déteint pas assez à l’extérieur -vieille histoire belge- Sharko s’efface des tablettes il y a cinq ans. Le BSF est leur second concert de retour, après Spa et avant les prochains Scène sur Sambre et Fêtes de Wallonie.

Au téléphone le dimanche après-midi, David rappelle combien ce come-back a saigné sa patience et les tentatives de nouvelles chansons. Quatre mois de répétitions début 2013 le laissent déçu et desséché. « Rien ne m’enthousiasmait. » Seconde tentative à l’été 2014 et boum, c’est mieux, d’où un troisième regroupement au printemps avec Teuk et un autre batteur, Olivier Cox. Celui-ci se pète le bras avant les Francos de juillet et se retrouve aujourd’hui aux percus, amenant un autre drummer, gantois, dans « une nouvelle page » de Sharko, dévoilée pour l’occasion en trois inédits.

Une heure de show électrique pour confirmer que David Bartholomé est bien ce mélange improbable de Nick Drake et Angus Young, Lenny Bruce et Poelvoorde, jouant de la basse et de l’absurdité vitale. Devant un large public assemblé au Mont des Arts -5000 personnes?- David laisse juste aller son talent naturel de showman, Arno wallon en moins caricatural. Les titres inédits sont là –Shalaine, Girls, Justin Bieber– mais ce qui touche aussi, c’est le plaisir communicatif des quatre musiciens, notamment lors de la finale Sweet Protection, proche du magistral. Du coup, on laisse tomber les plans d’aller écouter d’autres concerts, gavé pour plusieurs soirées. Content pour David et Sharko qu’on attend maintenant en disque vers 2016.

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