Rock Werchter J2: Flammes fatales

Rammstein, ici à Rock Werchter en 2016. © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Reformation nineties boursouflée, débâcle footballistique et show pyrotechnique teuton. À Werchter, on s’avachit devant At The Drive-In, peste devant les Diables et se fait réchauffer les moustaches par Rammstein…

Quand At The Drive-In a annoncé une pause à durée indéterminée (2001) et Rammstein explosé grâce à sa présence dans la BO de Lost Higwhay (1997), bon nombre des spectateurs présents ce long week-end dans la pataugeoire louvaniste n’étaient sans doute pas encore nés. Vendredi, début de soirée, alors que les Werchteriens détrempés rêvent toujours d’une demi-finale de l’Euro, il n’y a pratiquement pas un chat pour célébrer le grand retour du groupe post hardcore texan. Après leur sold-out à l’AB, les rejetons de Fugazi et de Drive Like Jehu peinent un peu sur l’autel mouillé du gigantisme festivalier.

Déjà, Cedric Bixler a l’air gonflé à l’hélium. Sans doute lié au fait qu’il a arrêté de fumer après avoir constaté que dépenser 1000 dollars d’herbe par semaine ne dynamitait pas sa créativité… On peut limite déjà se montrer heureux qu’il soit là. Le frisé de Mars Volta annulait encore des concerts aux Etats-Unis il y a quelques semaines, cruellement lâché par sa voix. À 41 ans, faut tout doucement regarder à soigner sa santé. One Armed Scissor fait encore son petit effet mais Relationship of Command restera le souvenir d’une époque. « Wake the fuck up, it’s only a little rain. » Si le réveil de la bête ne soulève pas les foules, la défaite des Diables consommée sous la pluie et dans la gadoue fait office de douche froide. Et à la fin, c’est toujours les Allemands qui gagnent… Cornes de diables en berne, Werchter termine sa journée écrasé par un rouleau compresseur. Jamais un grain de sable ne vient se faufiler dans la puissante mécanique germanique. Comme à l’habitude (elle est déjà passée par là en 2002, 2005, 2010 et 2013), la machine Rammstein crache du feu et renverse tout ce qui ose s’aventurer sur son passage. Rammstein a beau chanter dans sa langue maternelle (pas ce qu’il y a de plus doux à l’oreille), il est le groupe de stades par excellence. Celui qui t’en jette plein la vue, va te chercher par les couilles à 100 mètres et donne aux premiers rangs l’impression de se retrouver à un barbecue sado-maso. Une célébration tout feu tout flamme…

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