Recyclart Holidays Summer Festival: un village dans Bruxelles

Depuis le début de l’été, le Recyclart ouvre ses portes chaque fin de semaine. Son Recyclart Holiday Festival offre aux habitants du quartier des Marolles et d’ailleurs un espace de culture, d’interaction et de vie.

Ouvrir les portes d’un espace culturel sous une gare qui a refermé les siennes. Insuffler de l’air frais, démocratique et même militant sur un monde de la culture parfois méfiant vis-à-vis de la gratuité et de l’engagement. Accélérer le rythme des activités musicales et artistiques à l’heure (estivale) où la plupart des institutions culturelles le freine. Pas de doute, le Recyclart et son festival savent faire dans l’alternatif. Quant aux habitants du quartier, ils savent l’apprécier. « J’ai aménagé dans le quartier de Bruxelles-Chapelles depuis trois mois. Je voulais aller à sa véritable découverte et, sur Internet, je suis tombée sur ce festival. Aujourd’hui je suis venue avec mes enfants, explique une nouvelle Bruxelloise. Les yeux bleus admiratifs de sa petite fille scrutent les mains d’Aziz, boulanger professionnel et animateur des ateliers pains et pizza. Il pétrit consciencieusement sa pâte. Je suis venue il y a deux semaines. La musique, l’atmosphère, c’était très agréable. Alors je suis revenue en famille! » Iffie revient aussi. Mais elle, c’est depuis 10 ans déjà. »Moi j’habite du côté de Madou, près du Jardin Botanique. Je suis venue ici la première fois en tant qu’artiste il y a une dizaine d’années. Je suis revenue surtout pour les ateliers. Ils sont très variés et tous sont très accessibles. » Car gratuits…

Workshops & Music

Boulangerie, graffiti, théâtre, et on en passe. Sous les rails et entre deux murs recouverts de graff agressifs mais colorés, une dizaine de paires de mains parsème les pizzas de petits poivrons. Un peu plus loin, à l’air libre, aujourd’hui humide à cause d’une pluie qui n’a pourtant pas freiné la centaine de personnes passée, parfois pour rester, une jeune femme se fait couper les cheveux gratuitement, les yeux rivés vers d’autres paires de mains. Celles des apprentis techniciens qui, le dos recroquevillé, confectionnent des émetteurs radios autour de deux tables recouvertes de fils, de fers à souder, de schémas compliqués. Au-dessus, un train passe sans s’arrêter ni perturber la concentration des radio maker, ils sont une vingtaine. Un peu moins que la semaine dernière pour l’atelier de construction d’une bombe (graffiti, rassurez-vous). « Pendant l’été, la fréquentation du Recyclart dépend surtout du beau temps, concède le directeur artistique du Recyclart et du festival, Dirk Seghers. C’est moins grave le jeudi car nos activités sont plus interactives. On est dans l’échange, et on propose aux gens de faire un effort, de participer ». Derrière Dirk, la dernière concourante du jogging collectif organisé aujourd’hui traverse la ligne d’arrivée une poussette devant elle sous les applaudissements et les cris de ses ex-concurrents. Il observe, sourit, puis reprend: « l’idée c’est de rendre le spectateur, d’habitude passif, un peu plus complice. »

Interface urbaine

Le jeudi, le festival, n’en a en effet pas l’air d’un. Les ateliers sont presque intimistes, les films proposés ce jeudi 21 juillet sont sans paroles. La musique semble n’être qu’un fond sonore, prétexte à l’échange. Par amitié et/ou groupe d’activité, les festivaliers se regroupent et discutent autour d’un verre, hochant à peine la tête aux beats pourtant envoûtants des sonorités ragga, world et rap qui s’échappent du « Sound System ». Leur espace favori? Les bancs d’un bleu aussi clair que les points qui parsèment la place qu’ils entourent, « une véritable interface avec le quartier dans lequel nous voulons être ancré, précise le même directeur artistique. » Le jeudi, nous avons cette atmosphère de village, mais le vendredi, nous ressemblons plus aux autres festivals: on passe de 150 à 4500 personnes. Les jeunes viennent de Mons, Liège, ou même d’Anvers, attirés par notre programmation surtout. » À l’affiche cette semaine, le dub oriental de Baba Zula, ou encore la folk greco-allemande aux accents électro d’Alcalica. Pas de voisins, donc la fête dure toute la nuit, comme chaque vendredi.

Lydie.m (stg)

Pour en savoir sur le Recyclart:http://www.recyclart.be/

Pour découvrir le Recyclart en images tel qu’il était en 2008:

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