Portrait de Laake, pianiste autodidacte qui marie classique et électro

© Xavier Dragon
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Sous le nom de Laake, le Français Raphaël Beau mélange envolées classiques et effusions électroniques. Portrait avant son concert, ce vendredi, à la Tricoterie, à Bruxelles

Toujours se méfier de l’eau qui dort. Sous les volutes de piano de Laake, ce sont les tourbillons électro qui vrillent. Le jeune Français, né Raphaël Beau, avait pu déjà le démontrer sur son premier album. O démarrait par exemple avec des morceaux intitulés Run ou Panic… Publié le mois dernier, son nouveau disque, Volt, galope tout autant, quelque part entre envolée néoclassique et pop cinématographique façon The Blaze.

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Né du côté de Poitiers, en 1989, Raphaël est autodidacte. “J’ai pris quelques cours de piano, vers 7-8 ans, mais j’ai vite arrêté. Devant ma prof, je faisais semblant de lire la partition alors que je jouais à l’oreille. Ce n’était pas par fainéantise. J’avais juste envie d’être libre, de ne pas avoir ce côté un peu rébarbatif de l’apprentissage.” Aujourd’hui, Laake ne lit toujours pas la musique. Mais cela ne l’a pas empêché de travailler avec des orchestres classiques. Par exemple quand il se retrouve pour une création autour du compositeur Moussorgski, accompagné de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, en 2022. Ou encore pour son propre album O. “À chaque fois, il faut trouver un langage commun. À force de répéter ensemble, de tester des choses, on réussit à se comprendre. Et puis, grâce aux logiciels, je pouvais aussi transformer mes notes en partitions.

Décharge

Pour son nouveau disque, Laake pensait toutefois revenir à un piano solo. À l’arrivée, sur Volt, la musique de Laake n’a jamais été aussi… électrique. Une manière de rendre hommage à ses racines rock -“C’est toujours une musique que j’écoute beaucoup. Des groupes comme Shame, les Psychotic Monks, etc.”? Pas vraiment. Plutôt un coup du sort. Un “coup de jus” même. Alors qu’il est en studio pour enregistrer, il s’électrocute. “En manipulant une barre en métal, mon coude a touché l’applique d’une lampe. J’ai été expulsé en arrière.” Sonné, il se rend aux urgences. “L’électricité avait circulé dans tout mon corps. J’étais brûlé derrière les cuisses, aux coudes, aux pieds…”

Il restera groggy trois jours, mais mettra encore un an avant de se remettre du trauma et oser changer une ampoule. Et en faire au final la base de son nouvel album. “Je ne suis pas trop fan des storytelling, ni de l’idée de me mettre en avant. Mais en l’occurrence, je ne me voyais plus me lancer dans un album acoustique. L’histoire était là, toute écrite.

Laake, VOLT, distr. Somaa. En concert à Bruxelles, à la Tricoterie, ce 24/11.

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