Novembre à l’AB, bébé (et EP) dans l’année: Juicy s’arrête!

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Avant de s’octroyer une pause, Juicy sort un nouvel EP et se pose à l’Ancienne Belgique, pour un dernier baroud d’honneur, ce samedi 4 novembre

Ce samedi, Julie Rens et Sacha Vovk – alias Juicy – seront sur la scène de l’Ancienne Belgique. Un dernier concert avant de prendre une longue pause : dans quelques mois, Sacha deviendra maman. Pour cette dernière sortie avant un moment, le binôme bruxellois a donc décidé de venir en force – avec son brass band, les copains de Echt !, etc. Le duo en profite également pour sortir un nouvel EP, pour la première fois en français : Cruelles formes est sorti aujourd’hui sur les plateformes de streaming. Tout cela valait bien un petit coup de fil pour faire le point.  

Première question très simple : pourquoi arrêter?

Julie Rens : L’idée est d’office de continuer. Mais après avoir fait une pause. Depuis 8 ans, avec Sacha, on vit quasi en fusion – amicale, professionnelle. On se voit au quotidien ! A partir du moment où Sacha va devenir maman, la manière la plus sereine d’imbriquer tout ça, est de s’arrêter un moment et de reprendre le projet plus tard. Cela nous permettra d’ouvrir un nouveau chapitre, en tenant compte d’où l’on sera dans nos vies, du rythme auquel on fonctionnera.

Sacha Vovk : On aurait pu malgré tout continuer. Mais c’est compliqué de programmer, d’envisager des choses qui ne pourraient peut-être pas avoir lieu. Cela nous semblait plus sain de se donner du temps, pour éviter aussi les frustrations, et que Julie ne reste pas à attendre, par exemple.

Vous en avez beaucoup discuté ?

En chœur : Oh oui !

Julie Rens : Cette question de l’enfantement, on en parle depuis des années. Avec d’autres musiciennes notamment : comment s’organiser ? comment combiner avec les concerts ? etc. On constate d’ailleurs que cela continue d’être des questions que se posent surtout les femmes. Pour les mecs, c’est pas la même chose. Et puis, il y a une réalité à laquelle il faut se plier, économique notamment. On tourne la plupart du temps à deux en Picasso, on n’est pas là à pouvoir compter sur un tour bus et une nounou (rires)

Vous sortez aussi un EP, avant de vous éclipser

Julie Rens : Oui, cela n’avait pas vraiment de sens de le garder au chaud. Ces chansons existent maintenant, elles sont là, il n’était pas utile de les garder. Autant tout clôturer maintenant. On a déjà vécu tellement de frustration par rapport à l’album avec le covid…

Un titre comme Lolo parle d’ailleurs encore de ça, non ? Vous l’avez écrit à ce moment-là ?

Julie Rens : Non, du tout, on a composé l’EP au début de l’année. Mais, même si on a parfois l’impression que tout ça est déjà loin, la question de la gestion politique, par exemple, reste un sujet qui nous interpelle. En général, beaucoup de choses ont changé depuis la pandémie. Notamment dans nos métiers.

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Changer de langue est l’occasion de dire d’autres choses ?

Sacha Vovk : Non, pas vraiment. On a conservé une approche de l’écriture assez similaire. Au départ, c’est vrai qu’on avait un peu peur que ça modifie la sonorité du groupe. Mais finalement, cela n’a pas amené de changement drastique. Les thèmes des morceaux évoquent toujours un certain positionnement politique, tout en essayant de ne pas tomber dans le côté moralisateur ou trop fleur bleue. Il fallait que cela reste suggestif. Ce qui n’est pas forcément toujours évident. On aime la dérision d’artistes comme Bonnie Banane ou la poésie d’un Flavien Berger. Mais cela reste difficile pour nous de s’identifier à des projets français plus « modernes ».

         

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