Critique | Musique

Nourished by Time, Marissa Nadler, The Warlocks: on écoute quoi cette semaine?

Nourished by Time distille un post-r’n’b chaleureux.
Laurent Hoebrechts Journaliste musique
Julien Broquet Journaliste musique et télé

L’hantologie selon Nourished by Time, un voyage onirique et ensorcelant proposé par Marissa Nadler et le retour inattendu des Californiens de The Warlocks: l’essentiel des sorties musicales de la semaine.

1. Nourished by Time – The Passionate Ones

Le néologisme est à mettre au crédit du philosophe français Jacques Derrida. Mais ce sont bien les critiques anglais Mark Fisher et Simon Reynolds qui l’ont «popularisé» dans le courant des années 2000: «hantologie», pour désigner les œuvres artistiques traversées –«hantées»– par les traces du passé. Ce qui n’est pas la même chose que le revival. Là où la nostalgie peut rapidement sentir le renfermé, l’hantologie ouvre de nouvelles voies, y compris en explorant celles du passé peu empruntées. On y repense forcément en écoutant le nouvel album du (bien nommé) Nourished by Time, The Passionate Ones. Marcus Brown, de son vrai nom, avait déjà marqué les esprits curieux avec son premier disque, Erotic Probiotic 2, sorti en 2023. Deux ans plus tard, il publie un deuxième album chez la célèbre enseigne indie anglaise XL recordings.

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Avec Nourished by Time, le chanteur-musicien-producteur américain, originaire de Baltimore, concocte une musique à la fois familière et étrange, chaleureuse et insulaire. Une sorte de post-r’n’b qui disséquerait autant le chaos amoureux que les ravages du capitalisme sauvage. Un morceau comme When the War Is Over, par exemple, est une magnifique ballade soul à la patine eighties, tandis que le funk trépidant de Baby Baby grince sur l’état du monde  –«If you can bomb Palestine, you can bomb Mondawmin» (référence au principal mall commercial de Baltimore). De son côté, l’interlude Cult aurait pu se retrouver sur le dernier album de l’expérimentateur électronique Oneohtrix Point Never. Il précède le single 9 2 5, excursion dance autobiographique dans laquelle la voix de baryton de Brown croone sur ce qu’il faut opposer au système pour garder ses passions vivantes –«Working restaurants by day/Writing love songs every night». Il a bien fait de s’accrocher…

L.H.

Distribué par XL Recordings.

Le 16 novembre au Trix, à Anvers.

La cote de Focus: 4/5

2. Marissa Nadler – New Radiations

Deuxième extrait de New Raditions, Hatchet Man raconte l’histoire d’un personnage sinistre qui ramène une femme chez lui pour la tuer tandis que sa compagne (la narratrice) est obligée d’assister à la scène. La victime a beau finir par s’échapper, portée par une montée d’adrénaline, le dixième album officiel de Marissa Nadler n’est pas un disque joyeux de folk boyscout. Plutôt un voyage onirique, songeur et habité aux paroles sombres et à l’univers ensorcelant.

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Souvent qualifiée de gothique, la singer songwriter américaine qui se réclame de Leonard Cohen, Nina Simone et Joni Mitchell (il y aussi du Hope Sandoval là-dessous) a produit elle-même ces onze titres à l’atmosphère cinématographique qui semblent se promener dans la brume et les limbes. Une œuvre brute, vulnérable, intime et introspective.

J.B.

Distribué par Bella Union.

Le 5 novembre au Cactus Club, à Bruges, et le 8 novembre au festival Sonic City, à Courtrai.

La cote de Focus: 3,5/5

3. The Warlocks – The Manic Excessive Sounds of

Au début des années 2000, avant que débarquent les Texans de Black Angels, les Warlocks incarnaient l’une des plus belles promesses de l’Amérique psychédélique. Après avoir passé son enfance dans la station de radio que possédait son grand-père et où bossait sa mère, Bobby Hecksher a répété avec Beck, joué avec le Brian Jonestown Massacre et participé aux même soirées que Timothy Leary, ardent défenseur du LSD dont il vantait les vertus thérapeutiques et spirituelles. Un écolage parfait pour sa musique de sorciers.

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Un peu plus de 20 ans après la sortie de Phoenix, son disque de référence, le groupe californien est toujours debout et son nouvel album, The Manic Excessive Sounds of, tient étonnamment bien la route. Morceau d’ouverture épique et accidenté, It’s a Fucked Up World n’est pas l’arbre qui cache la forêt. C’est la porte d’entrée parfaite pour un album qui plaira aux fans des Spacemen 3, de Spiritualized, des Dandy Warhols ou encore de Grandaddy… Une très bonne surprise.

Distribué par Cleopatra Records.

La cote de Focus: 3,5

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