
Les portraits jazz d’Arnaud Ghys
Le photographe compile ses clichés de la scène jazz dans un bel ouvrage paru aux éditions Arp.
Diplômé en sociologie, Arnaud Ghys, 47 ans, a quitté sa ville natale de Soignies pour Bruxelles comme il a délaissé son job en ONG consistant, grosso modo, à faire du lobbying pour de vastes causes généreuses. Comme dans les biographies standard, le futur photographe « a toujours été passionné par l’image« , décidant à un moment, déjà nettement adulte, d’en faire sa profession. Le jazz passe par là et le séduit, peut-être par son contexte plus intimiste que la vampirisante galaxie rock.
L’approche des musiciens, en coulisses ou en scène, est le moteur de Portraits in Jazz, 21 images en noir et blanc insérées dans un format qui rappelle volontairement la dimension du 33 tours. « Comme ça, c’est plus facile à insérer entre deux LP« , explique l’auteur, DJ à ses heures, amateur de vinyles et laboureur de concerts. Travaillant en numérique, Arnaud Ghys pratique le noir et blanc qu’il retouche légèrement au logiciel Lightroom pour lui donner une dose de grain assombri. À peine visible à l’oeil nu puisque le photographe joue au maximum des contrastes vers la lumière naissante.
Approchant le quasi-invisible dans la photo du saxophoniste Brandon Allen, dominée par l’apparition de l’instrument et non pas de l’instrumentiste. Saisissant l’énergie du wonderboy Antoine Pierre ou celle de la batteuse Anne Paceo, noyée dans une fumée d’origine inconnue.
Travail classieux qu’éclairent deux textes signés Daniel Sotiaux -la connexion au label Igloo– et Eddy Vannerom, inconnu de nos services. Au total? Saisir le geste jazz comme s’il était en dehors des modes et des obligations, en visée visuelle poétique.
Portraits in jazz, d’Arnaud Ghys, Eddy Vannerom et Daniel Sotiaux, Arp éditions, 48 pages.
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