Les bons côtés du métier de DJ

Troisième saison des incursions dans le disque dur de DJ Kwak. On y traite de ce dont on ne parle que rarement ailleurs, extraits sonores inclus. In My Hard Drive, S03E08.

L’une de ces semaines post-Strictly Niceness où la notion de fatigue prend un relief particulier. Une bien belle réussite, ceci dit, que cette soirée de samedi. Avec le camarade DJ Suspect, on forme une bien belle fratrie derrière les platines. On amuse en s’amusant. Les bons côtés du métier, quoi. En ce qui me concerne, la légère accalmie du mois de décembre va être salutaire, la vie va être, pendant ce court laps de temps, une rivière plus tranquille.

Le retour de Sharon Jones et ses Dap Kings, après une interruption due à la maladie, se confirme bel et bien. La promo de l’album Give the People what They Want est lancée. Les places du concert de mai à l’AB partiront comme des petits pains, c’est certain, et personne ne sera déçu de la voir, avec le groupe sur scène. Les nouveaux morceaux sonnent bien. Le groupe sera bien rôdé après la tournée américaine, il ne fait aucun doute que ce sera le feu ce soir-là. Pourtant, la recette commence à être largement éprouvée, voire sans surprise. Dommage, d’ailleurs, ce manque de surprise!

Avec ces deux personnages-là, on n’est pas au bout des dites surprises, justement. Sozy et Smim. Smim et Sozy. Les Deux Fils de Pute. Vaste programme. Tout occupés qu’ils sont à flinguer tout ce qui respire (encore) dans le hip hop belge, ces deux tiers de De Puta Madre manient le second, voire le troisième degré avec rigueur. Ça déborde d’insultes, de punchlines, de colère, d’humour, de fulgurances aussi. Il y en a pour le R&B, le dubstep, Daddy K, le rock, Lil Wayne, Guetta… « J’ai fumé 30.000 euros et vidé 100.000 Sparvar » dit Polo dans le track Rien à foutre, introduction de l’album. Et c’est probablement vrai.

Analog Africa continue son travail d’exhumation de raretés musicales produites en Afrique avec trois compilations. La première, l’excellente Afrobeat Airways 2, continue d’explorer l’afrobeat forgé par Fela. Les autres, dédiée au funk angolais vaudront aussi qu’on y prête une oreille attentive. Le tout avec forces notes de pochettes, documentation exhaustive et licence officielle des morceaux compilés, c’est-à-dire que les compositeurs et musiciens toucheront des dividendes de cette nouvelle édition de leur oeuvre. C’est assez rare que pour être noté.

Côté funk, Joey Negro remixe (avec bonheur) quelques incunables à redécouvrir du funk 70’s et début 80’s (Mass Production, Kleeer, Roy Ayers… ). Le groove et le son sont énormes, organiques. Remettre à la page des morceaux anciens peut être périlleux mais quand c’est réussi, c’est une joie.

Tout comme ce clip de 7 Days Of Funk pour le morceau Niggaz Hit D Pavement. Dâm Funk & Snoop s’amusent et ça se sent! Method Man, le briscard du Wu Tang, l’un des meilleurs débiteurs du rap game, s’amuse aussi sur cet instrumental très 90’s. Il laisse sur place la jeune garde et c’est assez jouissif.

Pour appuyer son propos d’il y a quelques semaines, Mad Mats offre un mix varié, inspiré, comme toujours avec lui. Et comme c’est bientôt les fêtes, ce mix est téléchargeable, il y a même des artistes belges au menu:

Last but not least, Flying Lotus a un cadeau pour vous.

Allez, je vous demande la route. Mes deux dernières émissions sont ici et là. Quoi que vous fassiez, faites-le bien. En vous souhaitant une excellente semaine.