Critique | Musique

[l’album de la semaine] Little Simz – « Sometimes I Might Be Introvert »

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Avec un disque personnel et politique bien plus fou et exubérant qu’introverti, Little Simz tient un futur classique du rap anglais.

Elle a été encensée par Mos Def et Jay-Z, sur le blog duquel est apparue l’une de ses premières mixtapes alors qu’elle n’avait que 19 ans. Elle a été assise en studio à côté de Kendrick Lamar et est partie en tournée avec Schoolboy Q. Puis, parce qu’elle est anglaise tout de même, elle a été adoubée par Damon Albarn, qui l’a invitée sur une chanson (Garage Palace) de Gorillaz. Little Simz n’est pas seulement la protégée des poids lourds de l’industrie, elle est la reine, la seule l’unique, indétrônable pour le moment et pas grabataire pour le coup, du hip-hop britannique. Née Simbi Ajikawo le 23 février 1994 à Islington, dans le nord du Grand Londres, Little Simz est la cadette de quatre enfants, a été élevée par sa mère d’origine nigériane, est supporter via son grand frère de l’équipe d’Arsenal (personne n’est parfait), a écrit ses premiers textes à neuf ans et a commencé à exercer ses talents dans le même centre d’activités que Leona Lewis et Alexandra Burke. À quinze ans, elle décrochait ses premiers rôles dans des séries télévisées (Spirit Warriors, Youngers) et envisageait une carrière d’actrice. Si Simbi incarne Shelley dans la saison 3 de Top Boy (2019), série Netflix brossant le quotidien de jeunes east-londoniens impliqués dans le trafic de drogue et le milieu des gangs, elle est surtout devenue l’une des personnalités les plus importantes du rap game.

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A boss in a fucking dress

Avant d’entrer en studio, Little Simz ne manquait pas d’ambition. Elle pensait What’s Going On de Marvin Gaye, Off the Wall de Michael Jackson, A Love Supreme de John Coltrane. Nina Simone aussi… Little Simz sort le hip-hop anglais de son carcan. Et ce qui se rapproche le plus de ce nouvel album XXL, c’est peut-être bien Original Pirate Material, le premier album de The Streets. Un disque ambitieux aux idées larges. « Un film Disney à la Mary Poppins avec un toit hip-hop« , décrit-elle, à la fois portrait chinois et regard brûlant sur le monde. Pleins d’idées et de souffle, ces 19 titres brassent la soul, le funk, le hip-hop old school, les mélodies enfantines et les musiques de films dans une vibrante épopée d’une heure.

Si Little Simz, « black woman and a proud one« , rappe si vite, c’est parce qu’elle a beaucoup de choses à dire. « Patron dans une putain de robe » comme elle le chantait sur Boss, Simbi (aussi l’acronyme du titre de cet album, toujours très autobiographique) Ajikawo rappe du haut de ses 27 ans son parcours et ses engagements. « I’m not into politics but I know it’s dark times/ Hearts of the world still living in apartheid. » Simz invite à nouveau l’étoile montante Cleo Sol (Woman) et rend hommage à ses origines nigérianes avec Obongjayar (Point and Kill). Un disque important. Vibrant, virulent et chatoyant.

RAP. Little Simz, « Sometimes I Might Be Introvert », distribué par Age 101/V2. ****(*)

Le 22/01 au Trix (Anvers).

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