Festivals : quand il n’y en a plus, il y en a encore

Le Rockerill à Charleroi © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Alors que les vacances touchent à leur fin, que les cloches de la rentrée ont sonné, une poignée d’événements prolongent l’été festivalier.

Meakusma, du 1 au 4 septembre

Organisé autour de l’Alter Schlachthof, un abattoir abandonné construit en 1901 et transformé il y a quelques années en centre culturel, le Meakusma est un festival pointu qui rassemble moins les fêtards bourrins du week-end que les amateurs de musiques électroniques et expérimentales. DJ sets, concerts d’orgue, musiques d’avant-garde, spectacles visuels… Le Meakusma invite notamment cette année le Moscovite Buttechno, le New-Yorkais Anthony Naples et le folkeur du Tennessee William Tyler. Pour les curieux et les grands explorateurs du son, c’est du côté d’Eupen, à la frontière allemande, que ça se passe…

Anthony Naples © National

Rockerill Festival, les 2 et 3 septembre

Du punk à la techno, il y a quelques pas que certains prennent un malin plaisir à franchir. Ce n’est pas un mais deux jours de fiesta que s’offre cette année le Rockerill Festival. Le vendredi avec Front 242 et Arnaud Rebotini. Le samedi avec l’increvable André Brasseur, le rock zinzin du Wild Classical Music Ensemble, les sauvages roumains de Cold Brats ou encore ces grands potes de Ty Segall que sont les Meatbodies. Ça promet encore une belle déglingue dans ce décor bluffant que sont les anciennes Forges de la Providence, immense bâtiment industriel reconverti en temple de l’underground culturel.

Cold Brats © National

Au Rockerill, à Marchienne-au-Pont. www.rockerill.com

Forest Sounds Festival, le 3 septembre

Ateliers, performances, concerts… Né à l’initiative du Palais des sciences, du Brass et de la commune, le Forest Sounds Festival est un événement culturel festif et familial ouvert à tous. Un festoche gratuit (pensez quand même à réserver) et respectueux de l’environnement. Fondée en 1106 au bord d’un ruisseau, l’Abbaye de Forest accueillera une programmation pointue, accessible et métissée pendant toute la journée. L’entêtant folk en français de Meril Wubslin, la rappeuse Ysmé (photo), la rockeuse Lou K, les Meridian Brothers, l’éthio-jazz revisité de Black Flower, les hits méditerranéens des Greco-Marseillais de Deli Teli ou encore le dance hall dub afro genevois d’Amami… L’embarras du choix.

Ysmé © National

À l’Abbaye de Forest. www.forestsounds.be

Leffingeleuren, du 9 au 11 septembre

C’est toujours l’une des bonnes pioches du mois de septembre. Soixante-neuf balles le week-end. Une programmation pointue placée sous le signe de la découverte. Puis aussi la proximité de la mer (on n’est pas loin d’Ostende et de Middelkerke). Les Leffingeleuren accueilleront cette année les excités de Protomartyr, les prometteurs Anglais de The Lounge Society, les Meridian Brothers et leur exploration des musiques traditionnelles colombiennes, les psychédéliques Vanishing Twin ou encore les envolées turques de Derya Yildirim & Grup Simsek. Elles fileront aussi du temps de jeu à pas mal de Belges: Maze, Millionaire (photo), Asa Moto… Chaudement recommandé.

Millionaire © National

Dans le centre de Leffinge. www.leffingeleurenfestival.be

Deep In The Woods, du 9 au 11 septembre

Besoin de se ressourcer une dernière fois pour faire face au stress de la rentrée et aux angoisses de la vie urbaine? Organisé à Hastière, le Deep In The Woods est la bouffée d’oxygène dont vous avez besoin. Cent quarante hectares de nature, sauna, bains nomades, cours de yoga, cinéma en plein air, rencontres avec des sangliers et des cerfs… Le Deep In The Woods, c’est le festival mélomane et familial par excellence (ils sont bien gentils au Lasemo mais bon…) À l’affiche cette année, les sauvageons de Cocaine Piss, les dansants MadMadMad, le radical NAH ou encore Meskerem Mees qui proposera son projet John Lemon. Promenez-vous dans les bois…

Cocaine Piss © dr

Au Domaine de Massembre à Hastière. www.deepinthewoods.be

Doel Festival, les 17 et 18 septembre

En regardant des photos de Doel, on ne peut s’empêcher de penser à la cité ouvrière où Dany Boon fait croire à sa femme qu’il vit pour la convaincre de la morosité de la vie chez les Chtis. C’est pourtant là, dans ce village fantôme déserté par ses habitants (ils étaient 18 en 2020 contre 400 quinze ans plus tôt) et célèbre pour sa… centrale nucléaire, que Paradise City et Klub Dramatik ont décidé d’organiser un nouveau festival électronique. Pas de scènes gigantesques, de feux d’artifice et d’animations accessoires mais deux jours de DJ et d’électro (808 Bantou, Adi, Ceephax Acid Crew, Fais Le Beau & Vieira, Lil Lawaw, Orion, Shifted, Dyed Soundorom & Evan Baggs, Kim Kenis, XDB…) dans un décor totalement improbable.

Kim Kenis © Shana boogers

ManiFiesta, les 17 et 18 septembre

Organisé par Solidaire (le bimestriel du PTB) et le réseau de maisons médicales Médecine pour le Peuple, c’est un peu la Fête de l’Huma dans sa version belge. Une fête de la solidarité (pas des solidarités, chez les socialistes, on te vend Gaëtan Roussel et Christophe Maé) où l’on refait le monde tel qu’il devrait être. Il y aura de la musique: Stikstof, L’Or du Commun, Le Motel… Mais aussi des invités de premier choix pour réfléchir à un avenir plus partageur et moins morose. Notamment le parlementaire britannique Jeremy Corbyn, qui parlera de paix, de jeunesse, de lutte des classes et de la gauche en Europe, ou encore la militante palestinienne Ahed Tamimi.

Stikstof © Yaquine Hamzaoui

À Ostende. www.manifiesta.be

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