Rock Werchter: les tops et les flops de l’édition 2023

© ROB Walbers
FocusVif.be Rédaction en ligne

Rock Werchter, c’est terminé pour cette année. Voici les tops et les flops de nos deux journalistes, présents tout au long du festival.

Rock Werchter : les tops et flops de vendredi

Tops

Viagra Boys

Avec ses chaussettes blanches, son pantalon de training Adidas et sa panse au vent, Sebastian Murphy ressemble à un pilier de comptoir ou à un de ces poivrots qui trainent devant les gares. Mais sur une scène, l’Américain exilé à Stockholm sait y faire. Fontaine à Jupiler (le mec adore cracher ses pintes en l’air). Physique de fût de bière passé entre les mains d’un street artist (il est tatoueur et tatoué de partout, jusque sur le front)… Malgré un son un peu étouffé, ses Viagra Boys ont foutu un beau bordel et mis une sacré ambiance au KluB C. Les festivaliers s’en sont d’ailleurs donnés à coeur joie au milieu des circle pits et des walls of death. Certains se sont même essayés aux saltos, aux pompes et aux cumulets pendant le single Sports… Le moment le plus fun de la journée. 

Squid

On ne va pas se mentir. Il est assez rare d’entendre à Werchter de la musique aussi élaborée, compliquée et alambiquée que celle de Squid. Mais dans un format plus ramassé qu’en salles, jonglant avec les instruments et emmenés par leur souriant batteur/chanteur Ollie Judge, les Anglais ont livré une prestation cinq étoiles. Squid sonnera la rentrée des classes à l’Ancienne Belgique le 7 septembre.

Spoon

30 ans. 30 ans que Spoon (un nom adopté en clin d’oeil à Can) trace sa route sur les chemins escarpés et embouteillés du rock indépendant américain. Venue défendre Lucifer on the sofa, son dixième album, sorti l’année dernière, la bande à Britt Daniel a confirmé tout son savoir-faire et touché beaucoup plus de monde qu’elle en aurait attiré en salles. Ticket gagnant. Spoon man…

Flops

Les Editors à la Barn

A Werchter, on est les rois de la gestion et de l’organisation. Il fait clean. On n’attend pas ses pintes. Tout roule toujours comme sur des roulettes. Drôle d’idée quand même, du coup, d’aller programmer les Editors qui avaient clôturé l’édition 2013, jouant même après Depeche Mode, dans une de ses salles (à ce niveau-là, clim, gradins, on ne peut plus parler de tentes) plutôt que sur la Main Stage. Le festival accueille quotidiennement 88.000 visiteurs. Et The Barn (capacité 20.000 personnes) affichait complet bien avant le début du concert.

Les prix

25 euros per dag le parking. 5 euros 25 la boulette de friterie. 14 euros le pain Falafel. La vie est chère messieurs dames. Mais là, ça devient quand même un fameux budget avec des tickets à 127 euros la journée. Une des explications au public franchement vieillissant?

La voix d’Anthony Kiedis

Heureusement que le bassiste Flea arrivé en faisant le poirier, le nouveau citoyen d’honneur de la ville de Bruxelles Chad Smith et le guitariste virtuose John Frusciante assuraient ses arrières. T-shirt filet de pêche vert fluo sur le dos et lapin de Playboy en perles floqué sur le pantalon, le frontman moustachu des Red Hot Chili Peppers avait un drôle de look vendredi soir. Flanqué d’une attelle à la jambe gauche, il chantait surtout souvent à côté de la plaque. On se serait cru par moments dans un karaoké.

Rock Werchter : les tops et flops de samedi

Les tops

Touché Amoré

Avec The Slope, le plus petit podium du festival, Rock Werchter a réservé un espace pour les propositions les plus audacieuses de son affiche. L’an dernier, il était planqué au bout de la plaine, en-dessous d’une grande estrade. De quoi donner l’impression que les groupes qui y étaient programmés avaient été punis. Cette fois, le plan incliné fait office de tribune pour une scène où se retrouvent les propositions rock les plus sauvages du jour. Comme les post-punk irlandais de The Murder Capital. Ou encore les saillies hardcore de Touché Amoré. Enchaînant les morceaux comme autant de coups de sang, les Américains se sont montrés aussi implacables que généreux.

Fred Again..

On n’a toujours pas bien compris comment le DJ/producteur est devenu en quelques mois la nouvelle coqueluche du dancefloor. Mais force est de constater que Fred Again.. mobilise désormais les grandes foules – il y avait au moins autant de monde dehors que dans le chapiteau The Barn bourré à craquer. Illustration de l’emballement: quand au début de son set, Frederick Gibson de son vrai nom se pique de jouer au milieu de la foule, celle-ci est tellement déchaînée que le DJ doit faire appel à un collègue pour tenir son sampleur qui n’arrête pas de sauter sous les vibrations…  Fred Again.. rejoindra ensuite rapidement la scène. Mais sans jamais perdre le fil d’une dance sentimentale, qui, sans jamais péter plus haut que son groove, réussit à créer un sentiment d’euphorie sincèrement touchant.

The Barn

La deuxième plus grosse scène de Rock Werchter est décidément impressionnante. Par sa taille, sa disposition, son acoustique. Plus question de parler de chapiteau. Mais bien d’une  vraie salle, au milieu de la plaine.

Les flops

The Barn

115 mètres de long, 60 de large, pouvant accueillir 20 000 personnes : The Barn est un fameux bestiau. Cela n’a pourtant pas suffit à contenir le public venu voir en masse le set de Fred Again. Ce n’est d’ailleurs pas la seule fois du week-end que The Barn a dû afficher complet. Payer cher et vilain et ne pas pouvoir assister au concert de son groupe préféré, sinon via les écrans disposés à l’extérieur : c’est ballot…

Machine Gun Kelly

La grosse poilade du jour. Machine Gun Kelly, c’est Colson Baker, crêtes punk sur la tête, torse omnitatoué, semelles compensées au pied. Il est accompagné de son batteur (blanc) à dread courtes (JP Cappelletty), de son bassiste barbu à cheveux longs, d’un premier guitariste métisse (Justin Lyons) et d’une autre, blonde tout en filet et bas résille (Sophie Lloyd). Cela fait beaucoup de monde pour une parodie rap-pop-emo-skate-punk, à mi-chemin entre Blink 182 et My Chemical Romance. Affreux, affreux, affreux.  

Rock Werchter : les tops et les flops de dimanche

Les tops

Billy Nomates

Programmée sur la scène The Slope, Billy Nomates est arrivée seule, avec pour unique instrument… une cymbale, rangée dans un coin. Un statement ? Un parti pris esthétique ? Un impératif économique ? En tout cas, cela n’a pas empêché la chanteuse de livrer un set batailleur. Fallait voir l’Anglaise arpenter la scène, pieds nus, se baladant d’un coin à l’autre, telle une lionne en cage. Agitant la tête, balançant violemment les bras, la plupart du temps le dos courbé, la tête dans les épaules, à la manière d’une boxeuse : Billy se bat. « Merci d’être là, glisse-t-elle à un moment. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait qui que ce soit ». Bousculée par les commentaires après son concert à Glastonbury, Billy Nomates a pensé tout arrêter. Please, come back, Billy

Queens Of The Stone Age

Démarrer son concert par son plus gros hit – No One Knows – et maintenir malgré tout l’attention tout du long : dimanche, pour leur grand retour sur la plaine de Werchter, Josh Homme et ses camarades ont livré une masterclass, la bonne petite claque rock que l’on attendait.

Arctic Monkeys

Certes, les Arctic Monkeys ne sont pas toujours la plus spectaculaire des formations. Et les quelques flottements, ainsi que la distance ironique affichée par son leader Alex Turner, mi-Elvis copycat mi-Dutronc, n’ont pas toujours aidé à emballer un concert censé être le feu d’artifice final de quatre jours de festival. Mais avec les années, les Anglais ont constitué un répertoire assez disparate que pour livrer un concert solide. Un set au long cours, où les hits nécessaires (Do I Wanna Know ?, Fluorescent Adolescent, I Bet You Look Good…) ont été distillés assez intelligemment que pour ne pas occulter le reste d’une discographie dont on a parfois tendance à oublier la variété.

Les flops

The Lumineers

Suite du débat : vaut-il mieux un show passionnant, mais se reposant uniquement sur des bandes pré-enregistrées ? Ou un concert rasoir avec une foule d’instruments ? Après le concert des Lumineers, la question était vite répondue.  

The Barn

On en a déjà parlé. Malgré ses dimensions pharaonesques, le chapiteau The Barn a été le gros point noir du festival. Trop souvent, une bonne partie du public a dû se contenter de regarder les concerts depuis l’extérieur. Le grand manitou Herman Schueremans a évoqué ce week-end la possibilité de pousser les murs. Et d’augmenter la capacité jusqu’à pouvoir faire rentrer 25 000 personnes (pour 22 000 cette année). Mais la solution est peut-être ailleurs. Comme d’ajouter une cinquième scène ?

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