Rock Werchter J3 : les top/flop
Samedi, à Werchter, alors que la main stage se traînait poussivement jusqu’à l’arrivée de Dua Lipa, ce sont encore les dancing queens qui ont le fait le show, de Roisin Murphy à Janelle Monàe en passant par Jessie Ware
Top
Janelle Monáe
A ses débuts, elle se faisait encore passer pour une cyborg soul. Une androïde dansant en smoking serré. A Werchter, Janelle Monáe déboule désormais sur scène recouverte de fleurs, danse dans une robe-vagin (Pynk), et dévoile même un sein (Yoga). Un hédonisme auquel elle réussit à acoller un message d’émancipation – personnelle mais aussi politique, contre le « fascisme », et pour que la diversité soit « reflétée plutôt qu’effacée ». Le tout en changeant de tenue quasi entre chaque morceau, dans une sorte de grand cabaret soul-funk-rock-gospel étourdissant. Même si Janelle Monáe a parfois encore du mal à lâcher complètement les rênes, les émotions toujours un peu cadenassées. On ne se refait jamais complètement.
Roisin Murphy
C’est le lot des grosses machines comme Rock Werchter : il n’y a souvent que peu de places pour les improvisations ou les pas de côté. Il s’agit, pour les groupes, d’assurer la prise. Gloire donc à Roisin Murphy qui, encore et toujours, continue de prendre des risques. Dans le Barn, l’Irlandaise – 51 piges depuis vendredi – a évité toute facilité, tentant, et réussissant souvent, des grooves longs en bouche. Même quand elle balance ses tubes les plus évidents (Sing It Back, The Time Is Now), elle leur redonne une nouvelle allure. En bout de course, elle se lance encore dans une longue transe techno avec Can’t Replicate. Un hommage détourné au French Kiss de Lil Louis, qu’elle transforme ici en véritable galoche goulue et vorace.
Flop
Khruangbin sur la grande scène
Alors que le soleil se couchait sur la plaine de Werchter, on a failli y croire. Aussi savoureuse soit leur musique, le trio psychédélico-exotica-funky-soul a paru pourtant bien souvent perdu sur l’immense main stage du festival.
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Avril Lavigne
On avait laissé Avril Lavigne à la fin des années 2000, en version pop-punk de Britney Spears. On la retrouve vingt ans plus tard en « influence majeure de la jeune génération » (sic), d’Olivia Rodrigo à Billie Eilish. Une « icône emo-queer » emblématique du retour de hype des années 2000. Et de se voir ainsi propulsée sur la main stage. On est donc allé vérifier sur place : les riffs teenage, les têtes de mort rose bonbon, etc. Et, pour être honnête, on n’a pas trop compris. Cela dit, vu son air absent, la principale intéressée non plus…
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