Le festival Esperanzah! démarre ce vendredi, à l’abbaye de Floreffe. Petite sélection subjective des incontournables d’une affiche qui n’oublie toujours pas ses engagements.
Esperanzah !, c’est (presque) parti ! Dès ce vendredi 25 juillet, et jusque dimanche, à l’abbaye de Floreffe, le festival va déployer ses musiques. Et ses idéaux. Né dans la mouvance altermondialiste des années 2000, Esperanzah ! a réussi à évoluer, sans renier sans racines, pour devenir un festival autre. Un rendez-vous différent, de par sa programmation. Ici, pas de toutes grosses têtes d’affiche, mais un mélange équilibré de noms confirmés et de nouveaux venus, dispersés sur pas moins de sept scènes, brassant aussi bien dans la pop, la chanson, les musiques du monde, le rap, l’électro, etc. Le tout épicé d’animations, de stand-up, de débats, d’arts de la rue, etc.
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Différent surtout de par son ambition. Celle d’un festival engagé qui, après avoir traversé une période post-covid compliquée, en a profité pour se réinventer. Non seulement en repensant par exemple sa progra et sa scénographie. Mais aussi son organisation – le festival fonctionne désormais en coopérative –, réaffirmant sa volonté d’être au « service de l’économie sociale et du développement durable ». Sur les hauteurs de l’abbaye de Floreffe, on va donc aussi pour discuter et échanger. Mais sans jamais pour autant sacrifier la fête. La preuve avec notre sélection d’une 10 immanquables de l’affiche.
Les incontournables
Médine. Cible régulière de polémiques, Médine est surtout un rappeur hors-pair, rimeur supérieur à le fois drôle et engagé, comme l’a encore démontré son récent EP, Stentor Act 1.
Bomba Estéreo. Faut-il encore les présenter ? Originaire de Bogota, Bomba Esteréo est l’un des groupes phares de la scène colombienne. Fondé il y a tout juste vingt ans, il a mis au point un mélange de sons électroniques et de rythmes caribéens, entre cumbia digitale et électropicalisme, sur fond de mobilisation environnementale.
Sam Quealy. Australienne basée à Paris, Sam Quealy passe rarement inaperçue. Produite par Marlon Magnée, co-fondateur du groupe la Femme, sa musique convoque à la fois la force de frappe de la techno et les mélodies de la pop. Ajoutez-y une passion pour la performance et le théâtre, ainsi qu’une attitude punk extravagante. Forcément détonant.
Rilès. Un Français qui rappe en anglais ? Oui, c’est possible. Originaire de Rouen, Rilès a beau faire l’Américain, et accompagner sa musique (un peu trop souvent) de coups marketing, sur scène, il ne manque jamais de panache.
Les découvertes
Def Mama Def. Débarquées tout droit de Dakar, Defa et Mamy Victory combinent sur scène rage hardcore et crème R&B, les deux jeunes femmes zigzagant entre rap en wolof, amapiano, afrobeats, n’hésitant pas à intégrer au passage des clins d’œil au riche patrimoine sénégalais – Youssou N’Dour, Doudou N’diaye Rose, etc.
Mitsune. Par où commencer ? Mitsune est un quatuor basé à Berlin, constitué de musiciens originaires du Japon, de Grèce et d’Australie. Leur créneau ? Le shamisen, un luth japonais à trois cordes, qu’on retrouve dans la musique folklorique nippone, et qui sert ici de trait d’union entre musiques psychédéliques, dance, rock, blues, jazz, etc.
Uzi Freyja. Basée en France, mais originaire du Cameroun, Uzi Freyja a pour idole Tina Turner. Autant pour l’énergie, raconte-t-elle, que pour son itinéraire chahuté, dans lequel la jeune chanteuse peut se retrouver. Ce chemin compliqué, elle l’évoque notamment dans son tout premier album, Bhelize don’t cry, mélange de rap, trap, électro et de rage punk.
Les Belges de l’étape
Esinam & Sibusile Xabas. Après un premier titre duo sur son album Shapes in Twilights of Infinity, en 2021, la Belgo-Ghanéenne a poursuivi sa collaboration avec le chanteur-guitarise sud-africain Sibusile Xabas. Le résultat s’appelle Healing Voices, disque foisonnant entre highlife, congotronica et folk zulu ( l’influence du maskandi, cher à Sibusile Xabas).
Susobrino. Belge d’origine bolivienne, Susobrino trimballe partout sa petite guinguette/taqueria mobile. Equipé d’une table de mix, d’un sampler, d’un clavier et d’une guitare, il cuisine en direct une savoureuse tambouille électro parfumée aux musiques d’Amérique latine, du reggaeton à la cumbia.
Julie Rains. Juicy mis en pause, Julie Rains a passé ces derniers mois à travailler des morceaux solo, désormais en français, mais qui continuent toujours de chercher entre post-chanson, électronica et inflexions jazz.
