Le concert du vendredi : LAYLOW

© Olivier Donnet
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Pour son seul concert belge, Laylow a tenu son rang de tête d’affiche, déployant brillamment son univers rap sci-fi (mais sans véritablement l’étendre).

En devenant la musique dominante de l’époque, le rap n’a pas seulement créé des gros blockbusters consensuels. Il en a aussi profité pour faire émerger des personnages plus éloignés des codes. Laylow le rappelait encore récemment sur scène : si son album Trinity n’avait pas rencontré le succès, le rappeur toulousain ne se serait probablement pas acharné et aurait tourné la page d’une passion qui, après quasi une décennie d’activisme, ne lui avait valu jusque-là qu’une reconnaissance limitée. Il a eu raison d’insister : Trinity est aujourd’hui disque de platine en France.

Autant dire que sa seule date belge était donc particulièrement attendue. Au point de valoir à Laylow la tête d’affiche de la journée de vendredi, chargé d’animer une Last Arena que le concert de Booba la veille avait laissé, comment dire, perplexe. Et ça démarre bien. Jérémy Larroux, de son vrai nom, soigne directement son entrée en scène. Perché sur une plateforme rectangulaire qui sert également d’écran, il dégaine Megatron, et son beat martial à la Nine Inch Nails. Cagoule sur la tête, t-shirt noir multi-couches un peu fashion, lunettes noires, Laylow a des allures de star post-grunge – et de fait, il est aussi ce rappeur capable de parler à un public plus rock, avec son esthétique sombre, plus proche de l’imagerie emo que d’un clip de gangsta rap. C’est d’ailleurs aussi ce qui a marqué dans Trinity : référence explicite à l’univers sci-fi de Matrix, l’album joue la carte du film cyberpunk, à 1000 lieues des récits « classiques » de banlieue. Ce qui explique sans doute aussi son succès. Sorti en février 2020, juste avant le confinement, le disque aurait pu faire un four. Au lieu de ça, ses ambiances dystopiques ont fait écho au moment. 

Publié un an plus tard, L’étrange histoire de Mr Anderson se tournait davantage vers l’univers fantastique mais toujours aussi sombre de Tim Burton. C’est par là que Laylow continue son show, en balançant notamment ses deux titres « belges » – R9R-Line avec Damso et Window Shopper avec Hamza. Les intéressés ne sont pas présents, contrairement au fidèle Wit, ainsi que Dinos pour Ciel pleure. Un échange de bons procédés : quelques minutes auparavant, du côté de la Boombox, Dinos avait été rejoint de la même manière par Laylow… Dans le public, c’est la fête. Million Flowerz essaie de calmer un peu le jeu, mais la foule continue de s’agiter – au point que le rappeur-star doit demander de calmer un peu le jeu – « Je vois les gens qui tombent. De mon angle, ça fait peur », insiste-t-il. Plus loin, Piranha Baby remet malgré tout un coup de pression.

Sans vraiment baisser d’intensité, le show a toutefois tendance, petit à petit, à revenir sur les rails d’un concert rap « classique ». Avec assez d’effets et de tubes que pour ne pas relancer le débat de ce que peut/doit être un live rap. Mais tout de même. Original sur disque, Laylow est plus pragmatique en live. Quand il termine avec l’hymne Spécial, on se dit ainsi qu’il aurait pu l’être encore plus…

Les photos de Laylow, par Olivier Donnet

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