Dour Festival : le baromètre du jeudi

Retour sur une journée en demi-teinte, avec notamment Dorian Electra en feu, Trippie Reid en retard et JJ en pétard.

La plus insaisissable : Sevdaliza

Ces derniers jours, l’arrestation consécutive des cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof a démontré que le régime iranien a de plus en plus de mal à contenir la contestation sociale. Née à Téhéran, Sevdaliza est réfugiée depuis plusieurs années aux Pays-Bas avec sa famille. C’est de là qu’elle a lancé une carrière qui, s’il a en effet peu de chances de plaire aux autorités religieuses, a réussi à créer une communauté de fans de plus en plus larges.  Entre univers cyber et r’n’b sexy, plaintes orientalisantes et nébulosité trip hop, Sevdaliza n’est pas toujours simple à suivre. A un moment, elle dégaine Oh My God, saillie électro tapageuse, issue de son dernier EP – « ce morceau, je l’ai écrit quand j’étais enceinte de huit mois… », confie-t-elle. A un moment, elle renvoie même ses musiciens pendant une dizaine de minutes pour balancer un DJ set entre eurodance (Faithless) et électropunk (The Prodigy). Au bout de l’heure, on ne sait toujours pas bien qui est Sevdaliza. Mais ce n’est peut-être pas plus problématique que ça.

© Olivier Donnet

Le plus décevant: Albi X

On avait envie de l’aimer ce rappeur allemand albinos d’origine congolaise qui canalise ses expériences négatives et dénonce la discrimination. On a tenu tout au plus un quart d’heure face à cette nouvelle voix (en lingala, en anglais et en français) d’un rap positif et inclusif qui embrasse ses racines africaines. Afro trap, ndombolo, zouglou, rumba congolaise… Une soupelette bien indigeste.

Le plus en retard: Trippie Redd

Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions. Arrivé a «little bit late» suite à des problèmes d’avion (personne n’est épargné), Trippie Redd a finalement joué après Booba sur la Last Arena et il a mis une petite claquette au gros ourson du rap français. Michael Lamar White qui a choisi son blase en hommage à son frangin rappeur (Dirty Redd) mort dans un accident de voiture en 2014 enchaine les morceaux dans un mode attaquant et zapping (une minute 30 max) qui colle à l’air du temps. Une espèce de juke-box malade sujet aux courts-circuits.

© Olivier Donnet

La plus success story : Amélie Lens

Plus de quinze ans qu’elle foule les plaines du festival. De festivalière à DJ superstar, Amélie Lens a gravi les échelons un par un jusqu’à s’imposer comme une tête d’affiche, étant l’une des patronnes d’un genre qui – et c’est plaisant – réussit presque à tendre vers la parité homme-femme. Hier, Dour lui avait laissé les clés de la Balzaal pour deux heures de techno millimétrées. Un show laser impressionnant, une foule immense et déchainée et une techno brute, industrielle et implacable. L’Anversoise est désormais bien installée en haut de l’échelle et on ne voit pas très bien ce qui pourrait la faire descendre.

Le/La plus super extra hyper : Dorian Electra

Jeudi, le Labo faisait la part belle au mouvement hyperpop. Avec notamment l’un.e de ses plus emblématiques représentant.e.s, Dorian Electra. Pour l’occasion, toutes les cases du genre sont cochées : mélodies ultrasaccharinées, imagerie extravagante, second degré camp, etc. Gender-fluid, Dorian Electra mélange les genres et les genres, entre pose r’n’b, sorties de route eurodance, radicalité bruitiste, gimmicks gothiques (Monk Mode) et chorés queer (accompagné.e de ses deux éphèbes). Parfois, les outrances de la musiques (Barbie Boy) demanderaient d’autres effets scéniques qu’un simple changement de costume ou des fumigènes. Mais même en mode commando, l’univers de Dorian Electra est capable de faire des ravages.

© Olivier Donnet

Le tweet du jour : JeanJass

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