De dEUS à Caribou, les tops et flops de samedi à Dour

dEUS à Dour. © Joris Ngowembona
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le plus légendaire : Cymande

C’est un mythe vivant, un fragment d’histoire, qui s’est présenté samedi en début de soirée à la Petite Maison dans la prairie. Pionnier du funk anglais, Cymande a assuré les premières parties d’Al Green aux Etats-Unis dans les années 70, été le premier groupe britannique à fouler la scène de l’Apollo Theater et été samplé pour ne citer qu’eux par les Fugees, le Sugarhill Gang, le Wu-Tang Clan et MC Solaar. Cymande, qui a gardé un vrai sens du groove, était quasiment à Dour dans sa formation originale. A trois membres près, tout décédés. Et les septuagénaires ont bien assuré. Ils ont même adressé un clin d’oeil à Bouge de là pendant qu’ils interprétaient the Message.

Le plus remember : dEUS

Cela faisait 28 ans qu’ils n’étaient plus venus. Ce qui met quand même un vilain coup de vieux dans la tronche et doit plus ou moins être l’âge du t-shirt My Sister=My Clock aperçu sur le dos d’un mec durant  l’après-midi. Fell Off The Floor man, Hotellounge, Instant Street, Suds & Soda… Les Anversois de dEUS ont compilé un petit best of d’une heure pour la Last Arena. Ca tombe bien. C’est pour ça qu’on était là.

Le plus jouette : Marcel

Emmené par un musicologue et historien de l’art de formation, Marcel a intitulé le premier album de son groupe Charivari. Ce bruit tumultueux de huées, de sifflets, de casseroles et d’autres objets que l’on produisait jadis devant la maison de ceux dont on désapprouvait la conduite. Bruitiste et bruyant, malin et énervé, Marcel aime les grands renversements. N’hésite pas à sortir le sifflet et le kazoo. Une chouette et arlonaise mise en jambes.

La plus stylée : Crystal Murray

Echappée du Gucci Gang, une bande d’influenceuses parisiennes associées au milieu de la mode, des arts et du combat féministe, la fille du saxophoniste de jazz afro américain David Murray s’est réinventée en chanteuse de soul et de R&B. Des solides musiciens, un fameux grain de voix… On n’a pas de boule pour garantir son succès. Mais la jeune Crystal (21 ans cette année) a tout pour plaire.

Le pus désertique: Wyatt E.

Planqués derrière des barbes et des tenues d’hommes des sables, les rockeurs de Wyatt E. ont envouté le Garage avec leurs chansons d’un quart d’heure. Wyatt E., c’est une hallucination sonore. Un voyage spirituel au Moyen Orient. La musique d’un film que vous n’oserez peut-être pas regarder. Lourd. Obsédant. Dépaysant. Puissant. En deux mots hautement recommandable…

Le plus couillu: Caribou

Ca faisait un bout de temps qu’on avait perdu la trace du Caribou. Un peu trop loin, sur disque du moins, dans la forêt. Moins de deux heures après un set de Daphni (son projet électro) sur la Balzaal, Dan Snaith a réveillé la bête et livré un concert irrésistiblement dansant. Avec Odessa, Sun et Can’t Do Without You, le succès était garanti…

Le plus bourrin: Klakmatrak

Projet du producteur de métal et de techno Brent Vanneste, Klakmatrak fait dans l’électronique qui tache et qui tabasse. La musique de fête foraine et de magasin de disques à la mer. Il avait d’ailleurs emmené avec lui sur scène son château gonflable. Amis de la finesse bonsoir…

Le plus inquiétant: le vent

«Ca va? Il y a pas de soucis tu penses avec le chapiteau?,» questionne un Français angoissé qui a entendu parler du Pukkelpop 2011. Pendant deux bonnes heures, le vent a sacrément soufflé sur Dour samedi après midi. De quoi faire tourner les éoliennes, décoiffer un rasta et éventuellement filer une otite. Mais à part ça…

(J.B.)

La plus slalomeuse : Meryl

Toplineuse reconnue, la Martiniquaise Meryl est aussi une performeuse redoutable. Sur la Last Arena de Dour, accompagnée d’un groupe au taquet, elle a zigzaguée entre rap, r’n’b, dancehall, avec panache et un sens du groove vorace. Taille patronne.  

Le plus feelgood : Tif

« Je ne m’attendais pas à voir autant de monde », s’étonne Tif, tout sourire, dans le Labo. Pour notre part, on ne s’attendait pas à ce que le mélange de rap et de sonorités du Maghreb, proposé par le rappeur d’origine algérienne, diffuse une telle dose d’énergie feelgood. Believe the hype

(L.H.)

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