Faux voyous, vrais rockeurs: interview avec Apaches
C’est avec le rock brut et nerveux teinté de blues d’Apaches que s’est ouvert le festival Propulse, mercredi dernier. Rencontre décontractée après le concert du duo bruxellois.
David Delander et Julien Dufrane, respectivement batteur et guitariste d’Apaches, s’éclipsent quelques instants du couloir bondé et bruyant du Botanique. Accoudés à une table, ils relâchent la pression, mangent un bout (végétarien), boivent une bière. Le duo vient tout juste d’ouvrir le Festival de découvertes Propulse, où professionnels de la musique et amateurs en quête de nouveautés belges se mêlent pour voyager entre la Rotonde et l’Orangerie.
Les deux acolytes ont déjà eu leur lot d’expériences. Avant de devenir Apaches, Julien et David ont chacun joué dans d’autres groupes plutôt hardcore. Ils reviennent ici avec des influences plus classiques, léchant les accords d’un Jack White dans ses beaux jours. Simplicité et efficacité. Les prémices d’une belle aventure. Nous leur avons posé quelques questions pour en savoir un peu plus sur ces nouveaux venus de la scène rock bruxelloise.
Vous êtes deux sur scène, est-ce que cela influence votre musique?
Julien Dufrane: Etre deux, c’est à la fois plus simple et plus compliqué. Plus simple, parce qu’il faut juste tenir compte de deux opinions. Par contre, on doit combler l’espace d’un groupe qui aurait une basse, un claviériste ou une autre guitare. Du coup, on doit faire une musique qui prend de la place. C’est à la fois une contrainte et un choix; ça définit notre univers.
Vous répondez quoi à ceux qui disent que votre musique sonne un peu comme les Black Keys?
J.D.: On ne nie pas qu’on a été influencés par le groupe, au début. Ils font partie des artistes qui ont contribué à notre changement d’orientation musicale. On vient d’un autre genre de musique, plus violent. Mais on s’éloigne doucement de ces influences-là, on en intègre d’autres, on les digère mieux peut-être aussi. Après, ça tient aussi du fait qu’on ne soit que deux, comme vous l’avez souligné. Il y a le même aspect assez brut avec le duo guitare-batterie. Il y a un truc commun auquel tu ne sais pas échapper.
Vous avez joué plusieurs dates au Botanique, dont l’une en première partie d’Hanni El Khatib. Vous venez aussi de sortir votre premier EP. Quels sont vos projets à présent?
J.D.: On a deux objectifs, enregistrer et tourner le plus possible. On va bientôt faire un live en studio qui sera filmé. On aimerait aussi faire un album le plus rapidement possible, on a maintenant assez de titres pour le faire. On sait déjà où on va le faire,
Mais pour l’instant, on n’en a pas les moyens financiers. On attend donc, soit d’avoir fait beaucoup de concerts pour avoir des fonds, soit d’avoir une chouette opportunité avec un label. Sinon, on cherche également à jouer plus. Il nous faudrait donc un booker avec qui le contact passe bien (ndlr: le lendemain, le groupe a concrétisé une collaboration avec Intersection).
Comment ça se passe au niveau de la composition de vos morceaux?
D.D.: Julien vient avec quelques riffs de guitare, ensuite on fait des tests et je rajoute ma batterie dessus. A la fin, j’écris des textes.
J.D.: Ça se construit vraiment ensemble. Dès qu’on a une structure plus ou moins fixe, on place le chant. Les arrangements sont assez directs: ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas!
J’imagine que vous avez été plongés dans la musique assez jeunes. Du coup, est-ce que vous avez une anecdote musicale liée à votre enfance à nous raconter?
D.D.: Je me suis mis à la batterie parce que mon oncle en jouait dans un groupe. Mes parents m’ont offert une petite batterie Mickey et je me mettais à côté du groupe quand ils jouaient. On ne m’entendait pas, alors je sortais et je jouais derrière la porte… Jusqu’à ce que je casse ma batterie.
J.D.: Mon anecdote est plutôt honteuse… Mes parents ne m’ont pas vraiment initié à la musique quand j’étais petit. Ils écoutaient plus du Chris de Burgh ou Céline Dion. Du coup, je m’appelle Julien… à cause de Julien Clerc.
D.D.: Mon anecdote est pourrie à côté!
Quelques petites questions très simples, vous ne devez dépondre que par un mot ou une phrase. Est-ce que vous avez un bruit que vous aimez particulièrement?
J.D.: Une fille qui se brosse les cheveux. C’est ce qui me réveille le matin quand ma copine se lève.
D.D.: Je n’ai pas de son préféré, moi. Ah si, le bruit que fait mon van quand il démarre!
Et un son que vous détestez?
J.D.: Une fille pas contente.
D.D.: Moi je n’aime pas les ongles sur les tableaux.
Un mot qui vous plait?
D.D.: Mélopée.
J.D.: Ah oui, mélopée …
D.D.: C’est le mien, trouves-en un!
J.D.: Bill. J’adore appeler les gens Bill.
Okay, Bill. Et un mot que vous n’aimez pas?
J.D.: Il y a un nom que je déteste: Frénégonde.
D.D.: Rudy! Enfin, sauf s’il y a un Rudy dans les parages…
Quelle est votre drogue légale favorite?
J.D.: Les cocas Haribo.
D.D.: Oui, pareil. Les cocas sûrs. Ça fait « petit gros », j’aime bien.
Si vous deviez choisir une personnalité à mettre sur un billet de banque, à qui penseriez-vous?
J.D.: Jack White. Pour moi, c’est mon dieu. Puis il a la classe, il a un beau chapeau.
D.D.:Zack Galifianakis (ndlr: du film Hangover, entre autres).
J.D.: Il te ressemble un peu, d’ailleurs.
D.D.: Quand j’avais des cheveux, on me disait ça. C’est gentil.
En quelle année auriez-vous aimé naître?
J.D.: En 2100. Soyons fous! On ne va pas se la jouer vintage.
D.D.: Fin du 19e? A l’époque des grands écrivains.
J.D.: Quand la moustache était obligatoire dans la police. C’est vrai je te jure, j’ai vu un reportage sur la moustache! Et les serveurs, dans les bars, il leur était interdit de porter la moustache, du coup ils ont fait des manifestations, et ils ont gagné.
Merci pour ce petit moment d’histoire, Apaches.
À retrouver sur Bandcamp ou Facebook. – Nos cinq groupes à retenir du Propulse.
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